C’est en 2002 que les américains The Roots sortent Phrenology.
Le groupe de Philadelphie est reconnu pour avoir fait du hip-hop une musique à part entière, avec un style et des textes très loin des clichés « ghetto » du genre, grâce notamment à une musique innovante et originale, bercée par les goûts musicaux de chacun des artistes.
Preuve en est avec le morceau The Seed (2.0), qui résume à lui seul l’identité du groupe et apporte un nouveau regard sur le hip-hop.
Avec un air repris du chanteur et guitariste Cody Chesnutt, The Roots s’appuie sur cette mélodie de base pour y coller sa touche hip-hop inimitable.
C’est que le groupe aurait pu se contenter de surperposer un beat fait maison sur la mélodie de Cody Chesnutt, mais The Roots, en véritable mélomane, fait appel à de véritables musiciens pour composer ce morceau et ainsi se différencier d’une production trop souvent entendue dans ce genre.
Ainsi, le rythme de la batterie vous entraîne, jusqu’au bout du morceau, votre oreille parcourant les couplets du rappeur Black Tought et la voix planante du chanteur Cody Chesnutt lors des refrains.
La chanson est d’ailleurs une métaphore, qui parle du style inimitable du groupe, ce « melting-pot » musical qui nourrit leur œuvre allant du rock à la oul en passant par le jazz…
« Cadillac need space to roam
Where we heading for she don’t know
We in the city where the pros shake rattle and roll
And I’m a gaddang rollin’ stone »
Les paroles se font aussi critiques, justement de tout ceux qui pourraient prétendre qu’avec The Roots, on n’a pas à faire à du vrai hip-hop et aussi de l’image que les autres rappeurs plus « commerciaux » en donnent:
« She don’t want no rock’n’roll
She want platinum or ice or gold
She want a whole lot of somethin’ to fold
If you a obstacle she just drop ya cold
’cause one monkey don’t stop the show
Little Mary is bad »
L’époque a changé, les mentalités ont évolué et le siècle est à la mixité culturelle, aux mélanges…
The Roots l’a très bien compris et fait de même avec sa musique.
Sans trahir leurs racines hip-hop, ils réussissent à donner une bonne leçon à tous ceux qui pensaient que le rap se résumait à un bon gros beat sale et des paroles sans profondeur.
Au contraire, le hip-hop a cette particularité d’être une véritable éponge, capable d’absorber n’importe quel style musical pour en ressortir le meilleur.
The Roots est la preuve que le hip-hop n’est pas un courant musical pauvre, dépourvu d’artistes n’ayant pas les épaules assez larges et l’esprit assez ouvert pour redonner au genre toutes ses lettre de noblesse.
Encore!
Site officiel
The Roots sur Wikipedia
Voir le clip The Seed (2.0)