Je ne sais pas trop sur quelle planète j’ai réussi à me planquer ces derniers jours, mais je n’ai découvert que ce matin que notre Johnny national était à l’hôpital. C’était dans une news publiée sur rue89 si ma mémoire est bonne. Le journaliste se moquait de la non-reconnaissance de l’artiste du chanteur à l’étranger, et en particulier à Los Angeles où il se trouve en ce moment même (et où aucune des infirmières n’est capable d’aider les reporters quand ils cherchent Johnny – «qui ça ?»).
Bref, j’étais donc là, en train de découvrir que Johnny avait été replongé dans le coma une seconde fois, quand, durant l’espace d’une demi seconde je me suis mis en envisager l’idée que Johnny pourrait peut-être mourir. Quel bonheur ce serait que de ne plus entendre parler de lui. Bien sur, la réalité m’a rattrapé la seconde d’après. Une réalité teintée d’horreur.
On se souvient tous de ce qui c’est passé après la mort de Michael Jackson. De tous nos voisins qui ont ressorti leurs disques pour se les repasser en boucle. De la Fnac qui les a aidés en remplissant ses rayons de la discographie intégrale du roi de la pop. Des radios qui n’avaient pas fait tourner Billie Jean et Thriller aussi souvent depuis plus de 10 ans.
Vous allez peut-être me dire qu’on ne peut pas comparer Johnny à Michael Jackson, et croyez moi, j’en suis le premier convaincu.
Mais tentons d’être objectif. Ok, Michael Jackson est un monument de la musique. Connu et reconnu internationalement. A côté, Johnny est un petit, très petit, joueur. Cependant, si on se concentre à un niveau national… On est bien forcé de reconnaitre que notre Johnny dépasse, et de loin, Michael Jackson. Je croise bien plus souvent dans la rue des pseudos sosies de Johnny, ou de gros tatoués à l’effigie de leur rockeur préféré, que des fans de Michael Jackson.
Alors maintenant, tentez d’imaginer le jour d’après.
Bien sur, tous les journaux ne parleront que de ça. Vous serez obligé d’éteindre votre télé. Quand vous sortirez dehors, la Fnac, Virgin & co auront été redecorées en son honneur, et dans les allées, il n’y aura que des disques de Johnny. Les radios repasseront Allumer le feu à longueur de journée. Sarkozy instaurera un jour férié en l’honneur de son ami décédé.
Oui. La France connaitra un deuil national. Et aucun de nous ne sera épargné.
La seule solution sera de rester cloitré chez soi. Errant sur le net. Parce que oui, cette fois, je doute qu’Internet vacille. Twitter, Facebook et les autres ne devraient qu’à peine sentir cette micro vague déclenchée par la France et la mort de cet insignifiant Johnny.
Allez, en attendant, je vais m’entrainer à croiser mes doigts de pied pour porter chance à Johnny, et qu’il se rétablisse (mais pas trop vite quand même). Parce que oui, tout compte fait, je préfère le voir chanter Allumer le feu une fois par an sous la tour Eiffel que devoir supporter les conséquences de cette perte.
Et pour la peine, ressortons cet excellent morceau des Fatals Picards, Le jour de la mort de Johnny :