Pour la nouvelle génération de vieux ados et de jeunes adultes déçue par les nombreux groupe rock de ces derniers années, en manque de repères, qui a poussé aussi vite que la technologie autour d’elle, c’est un peu obligée qu’on la voit aujourd’hui se tourner vers un autre style dans lequel elle se retrouve aujourd’hui, c’est à dire la musique électronique.
C’est en écoutant Killing In The Name Of, remixe du DJ français SebastiAn, que sont parvenues à ma mémoire des images d’une interview de Birdy Nam Nam, le groupe expliquant qu’aujourd’hui il se situait « entre le DJ et le groupe de rock », mixant sur scène, en live, de la même manière qu’un groupe de rock jouerait son concert pendant 1h30, voir 2h!
Alors, musique électronique, digne héritier de l’esprit rock de ce nouveau millénaire?
Nombreux sont les artistes électro d’aujourd’hui à avoir été inspirés par le rock d’hier.
Il suffit d’écouter les sonorités bien grasses de Fukkk Offf sur Bad Boy surperposables à celles d’un riff de guitare électrique, pour s’en convaincre.
Des propos repris par plusieurs artistes, comme en France par exemple où les Svinkels, donnant dans l’électro/hip-hop bien barré, évoquent dans une interview consacrée à Tracks, leur penchant pour ce côté rock: « le rap est la suite logique du punk ».
Un style rebelle que la tendance électro s’est empressée de s’approprier avec des groupes comme Punish Yourself ou encore CrossBreed.
L’électronique puise donc dans tout ce que le rock a pu produire jusqu’à aujourd’hui du punk au métal, du pop-rock au hard rock…
D’ailleurs même les symboles représentant l’univers de ces artistes font référence à cette culture: de la tête de mort pour Boys Noize à la croix chrétienne pour Justice, tous les codes du hard rock ou du métal sont ici appliqués à la culture électro.
Reste toujours cette chanson, Killing In the Name Of. SebastiAn s’approprie réellement ce titre mythique du groupe Rage Against The Machine, que l’on redécouvre complètement. La guitare Tom Morello est passée sous la moulinette du DJ signé ED Banger, il en ressort un son plus lourd, appuyé par un beat tout aussi puissant. Le titre conserve l’intégralité de son énergie rock, propulsé par le final, identique à la chanson originale.
La « supercherie » est totalement passé inaperçue, on est presque convaincu d’avoir entendu vibrer les cordes de guitares et frapper les coups de baguettes sur la batterie!
Si bien qu’on ne s’étonne même plus d’entendre en soirée, calé entre deux bon vieux tubes électro, The Clash ou encore le refrain de I Love Rock’N’Roll de Joan Jett.
C’est à dire que ces deux styles de musique distillent la même énergie survoltée!
Même philosophie de vie pour les deux: Sex, Drugs and Rock’N’Roll!
La platine c’est un peu la nouvelle façon de faire du rock en quelque sorte!
Même si elle ne remplacera jamais un véritable groupe, ne laissant que très peu de place à l’improvisation et une prestation scénique limité.
On peut encore pousser la comparaison un peu plus loin car, surgit un peu partout des artistes qui, ne pouvant trancher, ont choisi le juste milieu, l’électro/rock: Rinçérôse, The Klaxons, réunissant ainsi tout les amateurs, du rock à la musique électronique sans trahir ses fondamentaux.
Alors cette génération en manque de repères et d’identité musicale ne semble pas si perdue que ça finalement. Tout ces jeunes en T-Shirt bizarres et survêtement fluo ont su chercher dans le rock ce qu’il leur manquait dans leur musique à eux.
Deux style bien distincts donc mais un même esprit… résolument rock!
Aperçu de Birdy Nam Nam – Cd’Aujourd’hui