Amoureux de musiques contemplatives invitant aux voyages, cet article est pour vous !
Parler du nouvel album de SayCet c’est un peu dans les missions impossibles d’un petit chroniqueur ! SayCet ce n’est pas qu’un univers musical, c’est un univers cinématographique voué à te faire rêver !
Avant tout, SayCet, pour les malheureux qui ne connaitraient pas encore, c’est un trio parisien formé autour de Pierre Lefeuvre comprenant la génie de l’image, Zita Cochet et la douce voix de Phoene Somsavath.
Le premier album One day at home sorti en 2006 ne laissait présager que du bon ! Si cet opus était atmosphérique, contemplatif, Through the window n’a rien à lui envier ! L’invitation à rêver laisse place à l’invitation à se réveiller !
_ De Sigur Ros à Syd Matters, en passant par Mùm, Saycet se niche aux confins de ces différents univers tous autant oniriques les uns que les autres.
_ Niveau prod’, on pense à The Album Leaf et leurs drums si caractéristiques. Mais, SayCet a CE truc qui te fait accrocher, devenir addict sans même t’en rendre compte ! Les voix apparaissent et disparaissent, les samples résonnent, les notes se mélangent … Il s’agit réellement d’une totale réussite. Ça me fait penser à ces attrapes rêves sacralisés au dessus des lits, comme si, lui aussi il allait nous protéger ! Il nous apaise, nous tranquillise. Alors, installez-vous confortablement, fermez les yeux et savourez !
15 démarre… étrange sensation, des vocalises, un rythme lancinant mais rien n’y fait ça coule de source, où allons-nous ? Que faisons-nous ? Cette envolée répétitive nous met en appétit. Nous voilà interrogatifs, dubitatifs… Les notes s’ajoutent, se mêlent pour célébrer tout simplement une union parfaite aux confins de l’horizon qui se répète à l’infini pour doucement s’estomper dans la plénitude du moment. On décolle pour un univers irréel sans savoir où cela nous emporte.
_ Quant à Easy, dès les premiers lancinements, on est emporté, on sombre dans une eau claire, très claire, remplie de fleurs, nénuphars… ! On se sent en confiance. Une divagation magnifique d’autant plus facilitée par la voix de Phoene qui est juste, parfaite, belle. Une prod’ efficace qui envoûte littéralement pour le plus grand bonheur de nos oreilles pour un final en crescendo, un final en apothéose !
_ Vidéo du HibOO pour mieux comprendre l’univers fantasmatique de SayCet ! (Merci Rod pour cette bien jolie session !)
_ Bruyère, est fluide, et nous porte pour nous envoler dans le ciel. Une chanson à déguster pour n’en rater aucune miette.
_ Comme les bonnes choses n’ont pas de fin, on poursuit ce voyage avec Opal. Déjà « vieux » titre qui parait ici sur Through the window. Une pierre précieuse ou plutôt un minéral qui cache en son sein des caractéristiques uniques… tout comme ce trio de talent !
_ Her movie nous présente une musique entrainante voire paralysante. Un cocon nous entoure, on imagine bien un halo blanc nous entourer, fantôme, entité ou toute autre chose je n’en sais rien, à vous de voir …Et cette envolée, cette course vers les nuages… on rebondit même avant de se laisser emmitoufler et pénétrer par cette douce harmonie.
_ Un coup de cœur, We walk fast ! Je ne sais ni pourquoi ni comment, mais à chaque fois qu’elle est audible par mes oreilles, instinctivement, j’écoute …Attentive au moindre son, je n’en loupe une miette ! Un morceau « simple » avec un clavier qui porte une voix angélique… et peu à peu les joujoux de l’électronique qui viennent contrebalancer le tout pour donner du rythme ! Quand on croit que c’est fini, bonheur, ça recommence ! Illusion de non fin, d’infini… un régal qui te prend au cœur ! Un véritable conte de fées !
And mama said « It’s amazing » Des bruits étranges : des moteurs et autres babioles sortis du grenier de chez grand-mère viennent se mêler à la ritournelle qui n’en finit plus de nous donner le vertige pour mieux nous « éveiller ».
_ Sunday morning est tout autant envoûtante avec des allures de marche effrénée. Pour ma part, je n’ai pas encore choisi vers où j’allais mais je veux bien suivre les trois compères !
_ Après mama, voilà Daddy walks under the snow, moi qui parlais de marcher… j’ai bien fait ! On marche ou vogue sur un paysage blanc… pas très original vous me direz ! Seulement là, tel un battement de cœur, tout est épuré, le son est parfois quasi inaudible comme s’il était « caché », recouvert… Un thème qui tranche, on pourrait même dire un intermède qui marquerait la fin ou du moins une autre partie du voyage.
_ Fireflies appelle à l’introspection. On y voit les autres, tout ce qui peut brûler ici et là, et on se voit nous, dans notre monde, notre vie quotidienne… Et là on se « ranime » pris d’un regain de vitalité, un frisson d’espoir qui a l’air de s’enfuir avec le vent… On est prêt à conquérir le monde à bord de vaisseaux spatiaux ! La voix suave de Phoene prend là encore toute sa dimension.
_ Kien-Lang est fluide, mélancolique …elle clôture un cycle lunaire et nous ramène nous, petits princes sur Terre !
_ A night with trees ferme la marche avec le pas clair du piano, ses cascades d’eau… Un final en beauté à la hauteur de l’album c’est-à-dire mélancolique, intime.
Un album qui nous amène à l’éveil de soi, à regarder à travers la fenêtre chaque petit détail qui nous entoure.
Merci à Coline de Disc-Over.