Cela faisait quelques temps déjà que j’entendais le titre Jeune et con sur NRJ (et oui, élevée à Dimanche Martin & cie). Rien ne me prédestinait à aimer l’artiste, la chanson me saoulait et le clip aussi. C’est un jour de phobie scolaire au fond de la couette que je prête une oreille plus attentive à ce morceau. J’ai vu une sorte de lumière, cette voix, ces paroles, ce son !
A l’époque, j’avais 13 ans, et depuis Saez ne m’a pas quittée. Difficile de dire pourquoi j’aime, pas l’habitude d’analyser mot par mot un texte, mais sans doute que le « J’irai tuer mon père » me parle, d’autant plus que je ne connais pas mon géniteur. J’aime, je savoure, point barre. Je me procurai l’album peu de temps après, impec’, je n’écoutais pas de « rock » auparavant, bien un mal… Tous les soirs à se passer l’album entier, ah que c’était bon ! Du jour au lendemain, j’abandonne mon cher NRJ pour écouter de la « bonne » musique, Radiohead, Muse et j’en passe sont mes nouveaux amis.
Assez tôt, je cherche un site pouvant assouvir la fan que j’étais devenue. Ça sera Thiebal, premiers contacts saeziens, premiers chats…
En 2002, God Blesse sort, un album longtemps attendu. Passons les thèmes ce n’est pas mon truc, gardons les J’veux du nucléaire, No place for us et le sublime Usé. Comment il fait pour mettre les mots sur « mes » souffrances ? Rien que pour ça, je voudrais le « remercier ».
2002, l’année du premier live pour ma part, ce sera le 22 novembre à la salle de la Cité à Rennes. Premier concert rock, génial. Trainant sur la toile, je connaissais les inédits comme Défoncé, défonce-moi, moments un peu privilégiés. La ferveur, un Damien, un Franck et un Antoine ensemble, c’est beau à voir.
Le temps passe, le site Thiebal est abandonné, « forcé » de migrer vers un autre site très connu du petit monde saezien. Les premiers temps c’est encore jovial mais ça se corse par la suite. J’abandonne le chat et le site là.
En 2004 parait Debbie, il était temps, un manque se faisait ressentir, tant pour de nouvelles compositions que pour un nouveau live. Album plaisant, très travaillé, c’est pourquoi j’ai du mal à rentrer dedans mais j’aime le son un peu ska de Debbie, l’intensité d’A travers les néons et de Clandestins.
La tournée arrive enfin et mon second concert saezien se tiendra à Rennes également. Damien essaie de se sophistiquer avec la petite cravate rouge, qui ne tient pas longtemps d’ailleurs. La chemise kaki est toujours là 🙂
La vie suit son cours, et depuis le dernier live j’attends un signe, une lueur, un nouveau Saez pour sauver d’ennuyeuses journées. Éloignée du net saezien, je débarque incitée par quelqu’un d’autre sur Saezlive. Depuis, c’est squattage intensif du serveur. J’aime, et attendre un réveil à plusieurs c’est tellement plus marrant.
2007, nouveau concert à Paris cette fois, le 18 juin au Bataclan, premier meeting, première nuit blanche, premier concert en « bande ». Premier acoustique aussi, au départ peur de l’ennui. Mais, mes oreilles et mes yeux se nourrissent à fond de ce moment.
VLP sorti en 2008, ne me convainc que pour Paris, cette guitare mélancolique, « On n’a pas la thune mais l’espoir, pas de blé mais l’envie« , à peu de choses près c’était mon état d’esprit à cette époque et encore aujourd’hui, Les bars du port, Que tout est noir, autant de chansons, autant d’émotions qu’on peut tous ressentir un jour. Bien que je zappe pas mal de ces chansons, beaucoup me touchent, même que cela soit quelque temps après la sortie de l’album.
On annonce une tournée, quelques dates. Un concert à Sète abandonné pour ma part. Rêve de saezienne mais les frais de cette expédition sont assez considérables !
L’envie de rock se fait sentir tout de même. Où est passée sa guitare électrique ? Faut que ça bouge un peu plus ! Et puis, un peu moins d’un an après la sortie de VLP, un album pour le moins étrange, A Lovers Prayers voit le jour, ouais, bof, non pas le fait que ce soit entièrement écrit en anglais, mais le courant ne passe pas. Vraiment pas.
Mais je sens que la machine est à nouveau en marche, Saez revient et « plus rock que jamais » aujourd’hui avec J’accuse, mes attentes sont comblées, bien sur depuis 10 ans j’ai un avis plus net sur certaines, l’aventure continue et je me réjouis d’avance de la tournée à venir, bouger sur On a tous une Lula, rêver d’écouter Marguerite en plein champ ensoleillé, enrager sur Les cours des lycées, Cigarette. Nous avons tous les deux pris 10 ans dans la figure, tous les deux vécus des choses plus ou moins dures, mais une constante domine
= la rébellion ne s’éteint pas avec l’âge.
Peut-être que mon explication de « pourquoi j’aime Saez » est succincte. Mais Saez, c’est un coup de foudre, je l’aime c’est tout, c’est une force, une énergie. Et, je dis vivement le prochain Zénith, vivement que tout ce petit monde se retrouve.
Dites, c’est grave d’avoir dans la peau une personne qu’on ne connait pas ainsi que la « magie des rencontres » ? Dis Damien, tu seras toujours là dans 10 ans ?
Un commentaire
Marine, c’est un très beau texte, un très bel hommage. Merci de le faire partager… Merci aussi de me faire partager ta passion pour cet artiste.