Je sais qu’il y avait deux groupes, je sais aussi que le deuxième s’appelait Tunn, que c’était de la Folk Acoustique, mais l’heure n’était pas aux rêves, mon coup de foudre allait pour un grand brun, et oh grands dieux que non, je n’ai pas viré de bord. Mais après avoir passé une fin d’après midi de folie avec le fabuleux Boogers, j’étais revenu à Luxembourg pour lui, pour eux je dirais même plus, vu comme il envahit la scène.
Oui j’étais « re » venu, car plus tôt nous avions filmé Boogers pour plusieurs lives dans la ville de Luxembourg, que vous allez vite apprécier par ici. Un grand moment d’échange, de folie, de musique. Mille mercis à ce troubadour moderne, pour avoir accepté de partager son talent pour nous, pour vous, pour qui en voulait.
Le concert avait lieu dans une petite salle associative nommée « Exit 07 » pleine de charme, quelques fauteuils, et un petit parterre. La scène à peine surélevée, et un bar sur le côté aux hôtes plus que sympathiques. Qui n’ont pas su m’expliquer le pourquoi du nom de cette salle, mais ça je finirai bien par trouver.
Le concert démarre « tard » et Boogers ne va jouer qu’une heure, en support d’un autre groupe. On pourrait s’attendre à une prestation « classique » et bien que nenni. Les spots s’éteignent, et le trublion entre sur scène. Ah … euh … ben non, en fait il passe par la scène et en descend, mais euh, MONSIEUR toi t’es sur scène, et nous le public on t’admire. Ah ben non, Boogers a changé la règle, équipé de son sac à dos machine à café (oui vu tout ce qu’il fait avec, c’est un peu çà) il court dans la salle en chantant bien justement « Anywhere » Titre où il vante les joies de l’improvisation musicale, de la libre expression, du plaisir de gratter n’importe où, n’importe quand. Oui cette chanson est un peu son caleçon. Il cavale donc entre le public, un peu « surpris » et amusé et envoie son titre. A vrai dire, je vous avoue que j’étais heureux, car je m’y attendais, à ce genre de surprises.
Et voilà qu’il prend possession de la scène, et quand je dis « possession » c’est qu’il la retourne, la secoue, et y fout le feu. En bon « One man Band » il fait de l’amour à sa guitare, il sample de temps à autres avec un clavier, et mixe sur une platine. Oui comme j’ai pu lire dans un gratuit Luxembourgeois, Boogers, tu fermes les yeux, tu as l’impression qu’ils sont cinq. Techniquement, je ne me permettrai pas de le juger, je ne peux pas dire qu’il soit bon, ou mauvais, il est juste éclatant. Ce concert est amusant, ludique, remuant, c’est vraiment un troubadour qui s’offre à nous. D’ailleurs c’est l’une de ses premières dates à l’étranger (de mémoire la deuxième) et il offre à nos amis Luxembourgeois un petit texte en Allemand, la grande classe quoi. Sur cette petite scène, j’ai eu l’impression de voir Iggy Pop, en plus grand. Il gesticule, se tortille, saute, joue, se couche à terre. C’est impressionnant de voir comme le public est conquis par ces « crottes de nez » et se prend au rythme. La reprise de feu Bob Marley est surprenante, comment peut-on oser revoir l’un des commandements du reggae ? Pas dur, on téléphone à Boogers, il nous rejoint dans la rue, et c’est parti.
Alors si un jour, par chez vous un certain « Boogers » fait un concert, que ce soit une heure en première partie, que ce soit une date, ou que vous le reconnaissiez dans une rue a déambuler (et vous ne pourrez pas le louper). Décommandez immédiatement votre repas, votre soirée avec madame, ou votre opération du cœur, et foncez apprécier. Au pire vous aurez croisé la route d’un troubadour, vous partirez le sourire aux lèvres, au mieux vous serez conquis, par cette folie, cette audace, cette énergie.
Je ne note jamais mes concerts, mais il vaut six sur cinq, oui un de plus que lui sur scène, ou sept. Boogers c’est comme les bonbons, c’est bon de 7 à 77 ans, sans modération.