Benjamin entre sur scène, dans un costume noir, une grande classe ! et gentiment commence Tout ça me tourmente qui nous emporte dans une ritournelle, nous faisant peu à peu virevolter, « il est 20h30 » oui c’est presque ça, alors il est tant de partir ! En tout cas, nous sommes loin de penser qu’il est, qu’ils sont ridicules, je dirais même que c’est tellement beau qu’on en est béat. J’ai même eu cette sensation étrange, bizarre, inexplicable de savoir que j’avais un grand monsieur devant mes yeux, comme si oui c’était un grand moment et que j’avais une chance incroyable. Déjà que je ne suis pas bien grande (!) je me suis sentie encore plus « petite ». Un respect immense s’est emparé de moi et m’a enveloppée. J’étais prête, et à voir les visages m’entourant, les autres aussi, à le suivre dans son périple.
Ah je dois être voyante ! (Me brûlez pas sur le bucher!) Nous voilà, à faire un bond en arrière dans les années, avec ce Même si tu pars paru en 2005 sur A l’ origine, quasi transcendantal avec ce riddim qui se répète incessamment.
_ Maintenant, on va balancer des petits sauts de danse ! Si tu suis mon regard malgré le rythme entrainant de cette chanson, si vous prêtez attention aux paroles, n’oubliez pas que cette chanson est doutes, départs, routes… Benjamin Biolay et les autres musiciens se sont fait plaisir là, comme s’ils se réveillaient de leur petite hibernation ! Ça nous réveille aussi !
_ On poursuit alors dans ce Night shop avec le thérémine en fond sonore. Une chanson qui t’entraine sans le vouloir dans une sorte de léthargie, les paroles deviennent images, tu te mets à rêver, à imaginer…
_ En ce soir de match, Benjamin s’inquiète et a une pensée pour l’OL ! Ils ont quand même réussi à gagner et éliminer le Real Madrid de la ligue des champions ! Du coup, à la fin du concert, ça a dû être la fête ! Donc, Lyon presqu’île, comme un antagonisme là dedans ! On n’est pas loin de la côte et il ne manque pas de le dire !
_ Il y a des années, on entendait Chère inconnue pour la première fois, aujourd’hui, on la ré-entend avec toujours autant de plaisir. Un manteau de coton entoure cette chanson, et la voix de Benjamin est enivrante à souhait.
_ Benjamin nous invite à partir, voire fuir. Prenons le large me donne envie de m’en aller sur la côte et de filer voguer sur l’eau ! Des petits pas de danse sur ces « ne rentrons pas encore, encore, encore… ne rentrons pas mon cœur ».
Un classique débute alors. Vous l’aurez deviné ou non, je parle de Dans la merco benz. Une musique lancinante, sublime… béate je suis !
_ Triste et belle chanson, « pour ma fille », Ton héritage est envoûtante. Pas du Black Eyed Peas, (on peut comprendre la déception de la demoiselle !) mais nous, sachant ça, une chanson écrite par le père pour sa fille, les paroles prennent une valeur toute autre et on comprend mieux la catharsis qui semble alors habiter Benjamin Biolay.
_ Suit Nuage noir avec son instrumentation cotonneuse qui nous fait rêvasser gentiment, doucement.
_ Novembre toute l’année, première chanson écrite par le monsieur, est donc une chanson importante pour lui ! Il a l’air ému de la chanter, comme si à chaque fois qu’il la chantait, c’était la première fois, c’était la première représentation avec toujours l’incertitude qu’elle plaise. Le charisme et en même temps la fragilité qui se dégagent perturbent mais envoûtent.
_ Nous continuons avec le sympathique Bien avant paru sur Trash yéyé.
_ Les chansons se suivent à un rythme effréné. La superbe magnifique, sublime musique. Subjectif sans aucun doute, mais pour moi c’est une vraie bouffée d’oxygène.
_ Si vous déprimez, n’écoutez pas les paroles de Qu’est-ce que ça peut faire ? ! La bonne chanson pour flinguer le moral en pensant à cet avenir si « désertique » ! Mais justement, L’espoir fait vivre démarre. Vous voyez, vous ne vous tirez pas une balle ! Carpe diem ! « L’espoir fait vivre, vivre d’espoir fait vivre ».
Assez parlé de moi a un goût acidulé appuyé par la voix saccadé de Benjamin Biolay « J’avale le vent, j’avale la vie, j’avale les gens, j’avale la nuit »… Ça résonne en nous tel un interminable écho.
_ 15 septembre en réponse à la chanson 15 aoûtavec un passage de La superbe pour clore ce beau moment passé ensemble. « C’est pas l’heure de m’en aller », nous sommes bien d’accord… Pourtant ça sent la fin. Benjamin en profite pour nous présenter les autres membres : Pierre AJaconelli, Denis Bénarrosh, Nicolas Fiszman, Audrey blanchet, Marc Chouarain et tous les autres qui sont dans l’ombre. Ils s’en vont doucement, gentiment sur A l’origine.
On en redemande et les revoilà montrant là encore le talent qui les habite. Négatif est alors mêlé à Clint Eastwood de Gorillaz, rien que ça ! Magique ! Padam vient clôturer ce premier rappel. « ‘J’attendais en vain
que le monde entier m’acclame », réussi pour le public de ce soir !
Émus, ils reviennent pour Brandt Rhapsodie, splendide duo avec Jeanne Cherhal mais là avec la harpiste. Une bien jolie façon de finir ce show de deux bonnes heures de concert.
_ Des saluts au public tels de vrais comédiens, les sourires jusqu’aux oreilles, ou bien les yeux illuminés … Tout le monde a passé une très belle soirée.
Public conquis !
L’album photos de Benjamin Biolay
Photos © Justine Boishus