Une journée de plus perdue à travailler… La chaleur douce des derniers rayons d’un magnifique soleil de septembre vient dorer l’air ambiant à travers les vitres de la véranda. Besoin de détente. Du reggae, il me faut du reggae. Mais quelque chose de pêchu, et de concerné, pour ne pas baisser la garde face au quotidien. Du reggae marseillais, il me faut du reggae marseillais. Et qui parle de reggae marseillais, parlera forcément dans la suite de la conversation de Massilia Sound System. Les joyeux occitans de La Ciotat.

Avant même de parcourir la discographie phocéenne des Massilia, premier réflexe (et le bon !) : je vais m’envoyer Ma ville est malade. Mon efficacité soudaine me surprend et me met en joie, mais je retombe sur terre aussitôt : quelle version ? L’originale, parue en 1997 sur l’album Aïollywood, ou le remix de Marseille London Experience sorti quatre ans plus tard ? Quel tiraillement face à ce choix cornélien. Les deux valent la peine, mais en choisir une c’est abandonner l’autre… Mes neurones s’affrontent dans une joute sans merci, le camp de cette version-ci face au camp de cette version-là… sanglant… chair de poule… ce sera le remix ! Ou la version album… Argh ! Ce sera les deux !

Remix ou pas, Ma ville est malade est avant tout une chronique socialo-marseillaise sur la montée de l’extrême droite jusque dans les quartiers, mise en opposition au passé pluriculturel de la ville de Marseille, fondée il y a 2006 ans par des immigrés grecs originaires de Phocée. L’intro de cette version remixée est d’ailleurs sans équivoque.

Le riddim est accrocheur, et ce ragga accentué de cigales nous conte les valeurs de Marseille, de ses multiples communautés ayant toujours su s’entendre et se mélanger, que chaque marseillais est lui-même un descendant d’immigrés, quelque soit le nombre de générations. De tout temps à Marseille, on a connu des étrangers, et de tout temps leurs unions ont donné des petits marseillais avant tout.

« Et voila qu’un beau matin, le bambin fête ses 3 ans
Il va nous parler enfin, toute la famille attend
Il ménage son effet, en fait il prend tout son temps
Il ouvre la bouche et dit : « Maman j’ai faim » avec l’accent
 »

Cette chanson déborde de bonne humeur, dans toute la générosité que l’on connait au collectif des Massilia. Le thème est grave, mais abordé avec ce point de vue particulier, ensoleillé, qui vous pousse à ne rien abandonner. Révolté, mais avec le cœur plein de cette douce chaleur, qui du soleil de septembre tient plus du soleil méditerranéen.

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Les paroles de Ma ville est malade
Le site officiel de Massilia Sound System
Le myspace de Massilia Sound System
Massilia Sound System sur Wikipédia