Chez Désinvolt, on aime Melissmell, et on a pas attendu de voir sa frimousse en une de Myspace pour cela. Il y a deux ans déjà, Simo réalisait un interview de la demoiselle pour un site, très confidentiel, d’allumés qui s’avèrera être l’ancêtre du Désinvolt actuel. De cette découverte naitra un réel intérêt pour le travail de cette corrézienne révoltée et talentueuse. Depuis nous n’avons cessé de suivre son évolution, et je me devais donc d’être présent en cette soirée du 21 Octobre 2010 au Moulin Du Roc à Niort, pour vous faire partager ce concert, à l’aube d’une carrière prometteuse qui verra la sortie de son 1er album Écoute s’il pleut le 17 janvier 2011. Pour vous faire patienter jusque là, un EP numérique Aux Armes vient de sortir ce 25 octobre.

Melissmell, c’est avant tout une voix, une interprétation à fleur de peau, où se mélangent dans une nébuleuse d’influences chansons réalistes, rock, légèreté et gravité du monde. Ses chansons sont l’expression de son regard sur les choses, tantôt heureuse, tantôt triste, forte ou fragile, combattante toujours, le cœur posé sur ses cordes vocales. Ses intonations sont autant d’émotions, chaque nuance ayant un sens, un poids, une aura théâtrale. Qu’on passe de la tragédie grecque au conte pour enfant, on se prend au jeu de cette justesse de ton, de cette force incroyable émanant de ce petit bout de femme attachant.

Melissmell se présente alors que ses quatre musiciens sont déjà en place. Une silhouette d’écolière timide rejoint la scène, presque sur la pointe des pieds, emmitouflée dans un manteau d’hiver. Elle interpelle le public tranquillement, d’une voix calme, sereine, mais qui porte déjà la marque des convictions et des tourments qui la hantent.

On commence en douceur, sur une douce brise de printemps, pour alterner ensuite tempêtes et soleils accablants. Melissmell nous charme, son répertoire défilant au moteur de ses organes, des tripes, du cœur, elle se donne tout entière. Assise au devant de la scène en toute intimité, bondissante sur un riff destroy, claquant la fesse d’Izia en habillant sa voix de Janis Joplin, Melissmell peut tout se permettre, enfant intrépide, et se dresse, fière, brandissant l’étendard de ses idéaux.

Une hymne corrézienne, Le Mouton, l’internasseillaise Aux Armes, l’aguichante Viens, Melissmell fait chavirer les esprits et défend avec une splendide vigueur son tempérament généreux et solidaire. Sa voix est une évidence, qu’elle s’adresse aux maisons de disques comme sur Sobre La Muerte écrite par Guillaume Favray, ou qu’elle appelle à la sensualité au creux de l’épaule de son guitariste compositeur, Stefano Bonacci. Melissmell et ses musiciens n’en oublieront pas la note d’humour, en gratifiant le public niortais d’une magnifique chorégraphie à quatre, d’ailleurs primée à la foire à la choucroute de Strasbourg.

Intense, émouvante, la prestation de Melissmell a su toucher son public. Sa hargne, ses larmes marqueront  un moment les fauteuils sans doute un peu trop confortables du Moulin Du Roc. La salle est conquise par ce talent incontestable d’interprétation porté par une voix magnifique. Le show est à la fois varié et homogène. Varié dans les styles abordés, dans les émotions transmises, homogène dans sa qualité générale et dans la force quasi-mystique qui s’en dégage. Merci à Melissmell et à ses musiciens pour cette très belle soirée, moi il m’a juste manqué Les Couleurs Du Monde, mais bon, je vais pas faire mon difficile.

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