Afin de réchauffer les esprits et les corps en cette péridoe de froid hivernal, Pick Up et Sweat Lodge ont tenu à organisée une nouvelle soirée (la dernière, Dark Side Of The Clown s’était tenu en 2009), mais cette fois dans la salle préféré des amateurs de bonne « zik », l’Olympic. L’occasion pour ceux qui avaient raté le précédent événement de retrouver en tête d’affiche le monstre Casey (qui était déjà montée sur scène en 2009 avec Zone Libre et Hamé) ainsi que le trio anglais Freestylers, venu déversé son « big beat » allumé dans les oreilles du public nantais. Une seule soirée, deux ambiances. La rencontre du hip-hop et de l’électro qui vient clôturer le festival Migrant’ Scène. Pick Up et Sweat Lodge l’avaient annoncée comme LA soirée à ne pas raté ce mois de Novembre 2010 ; retour sur son déroulement.
Arrivé à 21 heures piles devant les portes de l’Olympic avec les quelques autres personnes déjà présentes, le temps de saluer les quelques têtes connues et d’écraser ma clope par terre, je récupère mon invitation et pénètre dans les lieux. Réflexe ! Direction le bar : « Une pression s’il vous plait !« . Derrière-moi Dj One-Up (réchauffe l’air devant ses platines avec sa partition « Hip-Hop US & UK » qui claque et derrière les vibrations déjà bien lourdes je crois même reconnaitre le morceau Let Go du combo Foreign Beggars. Ca commence bien. Une fois ma 1664 servi, je découvre les lieux. L’association Diazzo a littéralement repeins la salle du sol au plafond avec ses vidéos projections, mélange d’archives documentaires en rapport avec les thèmes du festival : le regard sur les migrants et la migration ainsi que des images personnalisées plus ou moins abstraites. Le résultat est là. Difficile de reconnaitre les lieux à première vue ! La salle se remplit tranquillement tandis que les premiers arrivés s’empresse déjà de se positionner devant la scène afin de pouvoir approcher un peu plus « la bête » qui ne fera son entrée que dans un peu plus d’une heure maintenant. Tous les cheveux court, les porteurs de baggies et les survêt’ Adidas se sont données rendez-vous ce soir on dirait !
21h30 passées, deuxième bière et c’est à Shanky Shewba.K que revient la tâche de chauffer la salle. Son hip-hop consciencieux et personnel attire dans ses filets une petite foule mais a dû mal à séduire l’ensemble encore un peu timide. Exercice difficile de toute façon, la majorité du public venu pour Casey ne s’est pas encore présenté. Le show se termine, je monte à l’étage me griller une cigarette avant le show suivant. Tiens, je croise Casey entre furtivement jetée un coup d’oeil dans la salle. Une fois les poumons bien encrassés, je redescends et constate que l’Olympic s’est déjà bien rempli. Je me dépêche de retourner à l’intérieur afin d’obtenir une bonne place pour le début du concert : « C’est mort pour une dernière bière ! »
A ce moment, les lumières se sont éteintes, Dj Hamdi est arrivé sur scène et a envoyé un medley composé des titres de Tragédie d’une Trajectoire (le premier album de Casey parut en 2006) : « La banlieue nord reste première en matière de hardcore ! » Comment expliqué ce qu’il s’est passé à ce moment là ? Le public, une masse sortie de nulle part, comme une véritable meute enragé se jette en avant pour se rapprocher de la scène. C’est à ce moment même que le chef de la meute fait son entrée et apprivoise le troupeau. Comme ça, en un instant. Accueillie par de longs hurlements (rugissements ?), il ne faisait aucun doute que toutes les têtes porteuses de casquettes NY étaient là pour elle. D’ailleurs, je crois que le compteur de décibels accroché dans la salle s’est rapproché des 110 db à cet instant. Le show peut commencer.
Attention toutefois! Ne pas confondre un concert de Casey avec un concert de rap classiquecomme le son et la voix pourrait vous y faire penser ! Un concert de Casey est un authentique concert punk où sur scène se déchaînent l’énergie brut et brutale de celle qui chante : « Libérez La bète ! » Casey accompagnée par B.James sur scène, livre réellement une performance intense et électrisante. Et pour supporter le poids de ses mots et de ses phases chargées, il fallait bien mettre à contribution toute la ressource sonore disponible ici : « Tu peux monter le son ? J’ai l’impression de faire du slam là. » lance-t-elle à l’ingénieur une fois le morceau introductif dépecé. Une attitude sincère assumé et jubilatoire. Punk is not dead. Mais bon, malgré tout Casey ce n’est pas du rock et les fans en survêt’ sont là pour nous le rappeler. Allez, on crache on bon molard par terre et on y retourne ! Casey aime le rap et ça se sent. Elle nous l’a déjà prouvé par la qualité de son disque mais sur scène, son univers prend vraiment forme (au passage, Héry et Laloo ont vraiment signés ici les meilleurs productions du rap français depuis longemps !), à la fois sombre et très pesant il n’en que plus puissant. Chaque morceau se termine sur un kick violent pour enchaîner sur le suivant. Ainsi, elle maintient l’oefforie pour tout faire exploser dans les moments les plus intenses, que ce soit lors du titre Le Fusil Dans L’Etui, Apprends A T’taire ou encore Libérez La Bête : « Elle assure ! » peut-on entendre surgir ici et là de cette masse noire, des centaines d’yeux rivés vers elle.
Je voyais là tout le public reprendre mot pour mot chaque rime, chaque mesure et au final chaque chanson. En plus d’une heure et à l’arrivé un remix de Lean Back de Terror Squad, elle a expédié son show avant de quitter la scène et céder sa place au groupe suivant, pour un show radicalement différent, FREESTYLERS.
Photos : © www.diazzo.fr
Photos : © www.adnsound.fr