Désinvolt : Bonjour, Kim Novak, pouvez-vous vous présenter ?
Kim Novak : Nous sommes un groupe de Rock indépendant et nous existons depuis environ 5 ans.
Un premier album Luck and Accident, sorti en 2007, nous a permis de tourner un peu partout en France ainsi qu’en Europe.
Désinvolt : Vous sortez un nouvel EP ce mois-ci, parlez-nous de la naissance de ce six titres ?
Kim Novak : Ce six titres est pour nous un peu spécial, c’est le premier que nous sortons depuis Luck and accident.
Il est le fruit d’un changement de line-up au sein de groupe et d’une volonté d’évoluer dans le style de musique que nous privilégions actuellement.
Ce sont des compos très épurées avec un son beaucoup plus à l’image de la scène américaine actuelle qui nous inspire énormément.
Nous avons souhaité l’enregistrer nous-même pour pouvoir avoir le temps de travailler à notre rythme et avoir un contrôle sur le type de son souhaité.
Désinvolt : Ce nouvel EP sort en auto-production, vous avez enregistré en 2009 un album qui n’est jamais sorti. Pouvez-vous nous parler des problèmes que vous rencontrez pour trouver un label ?
Kim Novak : Actuellement le marché du disque est en pleine mutation. De nouvelles méthodes de distribution (notamment le numérique) permettent aux groupes comme nous de conserver une actualité sans parler de gros budget et en ayant un contrôle absolu sur notre projet.
Il semble que les labels aient de plus en plus de mal à s’engager sur des projets en développement ; ce qui rend la chose très compliquée pour des groupes comme Kim Novak. C’est d’ailleurs là la raison de cet EP. On veut montrer qu’on est capable d’exister et de progresser de manière autonome même si l’objectif reste à terme de trouver la bonne écurie.
En ce qui concerne le second album, il n’est effectivement pas sorti mais nous en sommes très fiers et il nous semble toujours d’actualité par rapport à nos envies. Nous ne le laissons pas tomber, on le garde en poche et il aura la vie qu’il mérite.
Désinvolt : Chaque album est différent du précédent, on a l’impression qu’à chaque fois vous explorez une nouvelle voie. Est-ce une volonté ou juste l’envie du moment ?
Kim Novak : Nous ne souhaitons pas orienter nos compos en fonction des modes ou du coté hype qui prend de plus en plus de place dans la musique actuelle.
Nous composons sans se soucier de l’environnement du moment. Bien sur nous écoutons beaucoup de musique et on ne pas nier l’influence que cela a sur nous, mais nous essayons d’être le plus sincères possible et de proposer de la musique qui nous touche avant tout.
Désinvolt : Qu’est-ce qui vous inspire quand vous écrivez vos chansons ?
Kim Novak : C’est difficile à dire, cela peut être un livre qui nous relancera dans les productions de Phil Spector, cela peut être un disque que l’on n’a pas écouté depuis longtemps.
En ce moment le groupe est en forme, le projet vit de par la sortie d’un nouveau disque, d’une tournée qui s’annonce vraiment bien. Ces éléments font que l’on va avoir tendance à chercher à proposer un univers plus lumineux, plus généreux.
Désinvolt : Vous faites de nombreux concerts, que représente la scène pour vous ?
Kim Novak : La scène est pour nous ce qu’il y a de plus important. C’est là que nous proposons nos chansons directement à l’auditeur et c’est aussi pour nous la meilleur manière de promouvoir notre musique. C’est d’une certaine façon sur scène que notre projet prend réellement forme.
Désinvolt : Vous allez tourner en France mais aussi en Belgique et au Luxembourg, c’est important pour vous de tourner à l’étranger ?
Kim Novak : Jouer et être présent à l’étranger est pour nous essentiel. Nous chantons en anglais ce qui nous permet de ne pas nous imposer de barrières. Nous avons la chance de pratiquer un art dans une langue universelle, donc pourquoi se limiter à la France qui a encore beaucoup de progrès à faire à ce niveau?
Désinvolt : Internet vous a-t-il apporté quelque chose pour vous faire connaitre ?
Kim Novak : Bien sûr! Internet est le moyen le moins cher, le plus facile et surtout le seul accessible pour quasiment tout le monde et dans le monde entier de nos jours. Il nous permet de diffuser notre musique, nos vidéos et toutes les nouveautés gratuitement et ce à une quantité de gens incommensurable.
Désinvolt : Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?
Kim Novak : Le Velvet Underground a toujours fait partie de nos favoris, les premiers en tout cas qui nous ont touché je pense, avec les Beatles bien entendu. On a tous commencé à baigner dans la musique très tôt, il y a les fondamentaux et ensuite, les goûts s’affinent en fonction de notre génération, je pense aux Pixies notamment. On pouvait difficilement passer à côté ! Les premières soirées, les premières filles et les premières chansons qui te donnent plus trop envie d’aller en cours pour résumer …
Désinvolt : Vous écoutez quoi en ce moment ?
Kim Novak : Beaucoup de nouveautés, on se tient au courant de ce qui sort aux Etats-Unis par le biais de sites comme Pitchfork notamment, et puis les blogs sont une réelle avancée en matière de défrichement musical ; tout va tellement vite, les Transmusicales cette année ont très bien rempli leur objectifs, écouter Ava Luna ou Connan Mockasin et repartir les oreilles conquises, c’est une sensation merveilleuse, un peu décourageante devant autant de talent mais clairement motivante ! Nous avons soif de nouvelles expériences sonores, tout en restant attachés à un songwriting classique et singulier en même temps.
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