La route du succès
Je vous avais parlé de Garbo pendant les Trans, leur prestation me laissait penser qu’on en reparlerait très très vite. Je rencontre donc Vincent David et Nicolas Guérin dans un petit bar du centre ville de Rennes, la semaine même où Zegut décide de faire de leur morceau Fire in the ground, le morceau de la semaine sur RTL2, alors qu’ils n’ont pas encore de label.
Désinvolt : Je pensais que les labels qui étaient présents aux Transmusicales vous auraient fait la cour ; et maintenant que vous avez été remarqués par Zegut, on peut dire que votre cote va grimper. Où en êtes-vous ?
Vincent : On est en discussion, on a rencontré des gens, mais on veut prendre notre temps pour choisir. Maintenant, nos morceaux circulent sur Myspace, Facebook. Zegut nous a fait confiance juste parce qu’il a entendu et kiffé le morceau mais du coup, c’est vrai, dans les labels, on nous regarde un peu d’une autre manière, on a parlé de nous à Paris, ça change leur regard.
Désinvolt : Vous avez enregistré à Rennes ?
Vincent : Non, à Nantes. Il y a trois ans qu’on est à Rennes mais on vient de Nantes.
Désinvolt : Quand je vous ai vus sur scène, j’ai pensé que d’être deux et une machine, c’est ce qui faisait l’originalité de votre show mais en posait aussi les limites, puisque les beats sont enregistrés. Ce n’est pas trop rigide comme formation ?
Nicolas : Dans le show qu’on a présenté aux Trans, il n’y a pas de marge d’improvisation mais on peut s’en créer.
Vincent : On a fait le choix de ne pas en faire pour l’instant mais de bien assurer nos morceaux. Jusqu’à présent, on a fait des shows assez courts où il fallait plutôt se concentrer. La machine reste figée mais il y a des parties qui peuvent évoluer. On est équipé d’un système qui nous permet d’improviser sur des machines déjà en place.
Désinvolt : Avec cette musique en particulier, vous savez que dans les salles grandes et chaudes, c’est ça que les gens attendent et qui fait monter la température.
Vincent : C’est comme pour le reste : on n’est pas pressés ! C’est le tout début de notre parcours, on n’a pas fait énormément de concerts avec ce projet, on apprend au fur et à mesure auprès des gens, comment les morceaux fonctionnent, et on essaye de présenter quelque chose de maîtrisé. Après, il y a des parties qu’on peut rallonger, ça n’est pas figé, si on sent qu’il se passe quelque chose, on peut s’adapter.
Nicolas : Au Schmoul, on a ouvert le festival à huit heure, direct tout le monde était en train de danser et cette énergie-là, elle change notre façon de jouer, c’est sûr !
Désinvolt : Vos influences sont très faciles à identifier quand on connait le rock des années soixante et soixante-dix, mais quelle place exacte ont les Rolling Stones dans le paysage pour votre génération ?
Vincent : Pour moi la première ! J’ai écouté les Stones à dix ans et ça m’a amené au Rock, puis au Blues, à tout ce qu’il y a eu avant eux et aussi après, c’est le point central en fait. J’étais fan, j’avais des photos partout dans ma chambre, j’ai fait de la musique à cause d’eux, enfin, grâce à eux plutôt !
Désinvolt : Vous pensez qu’il y a un public pour le Rythm’n Blues sud américain ?
Nicolas : Quand on joue, on voit bien que c’est très efficace. A chaque génération, des jeunes découvrent le rock. Il y a beaucoup de gens qui écoutent encore Johnny Cash ! Et aussi du blues, et qui en jouent !
Désinvolt : Quels sont vos projets ?
Vincent : Pas de concerts en vue pour l’instant, on continue à travailler, on attend de voir pour un label. On y va doucement mais sûrement.