J’ai découvert le Paul Butterfield Blues Band à travers l’œuvre documentaire, Martin Scorsese Presents The Blues : A Musical Journey, vaste entreprise regroupant pas moins de 7 films réalisés par divers grands noms du cinéma américain comme Mike Figgis ou encore Clint Eastwood, et entièrement consacré à la musique blues et sa culture. A travers l’un de ces films, Godfathers & Sons, (titré en référence à l’album Fathers & Sons) et réalisé par Marc Levin, le cinéaste revient sur toute la période électrique du blues né dans les rues de Chicago dans les années 40 et 50.

L’arrivée des bluesmen échappés des états du sud des États-Unis va bouleverser les fondements de cette culture, un bouleversement causé plus particulièrement par l’un d’entre eux, Muddy Waters. Certainement l’une des figures les plus légendaires et appréciées du blues électrique, voir du blues tout court, aujourd’hui Muddy Waters a certainement ouvert la voix à beaucoup d’autres en démocratisant sa musique. Un fait très important sociologiquement, Muddy Waters est un rassembleur, écouté à l’époque aussi bien par un public noir que par un public blanc. Et son œuvre aura fait des petits jusqu’à voir arriver sur cette même scène, au début des années 60, le premier groupe multi-racial de l’histoire du blues, le Paul Butterfield Blues Band.

Le groupe est fondé en 1963 par un insatiable fan de blues, Paul Butterfield, chanteur et harmoniciste. Rejoint par son ami Elvin Bishop à la guitare, le duo jouera plusieurs fois sur scène avec la section rythmique d’un autre roi du blues à l’époque, celle d’Howlin’ Wolf, composée du bassiste Jerome Arnold et du batteur Sam Lay. Le feeling passe, la formation peut alors prendre forme et devenir le Paul Butterfield Blues Band. Enfin pas totalement. En 1964, ils signent un contrat chez Elektra Records, leur producteur Paul Rotschild les pousse à intégrer un jeune guitariste avec eux afin de parfaire leurs premiers enregistrements, Mike Bloomfield. Les deux gus Bloomfield et Butterfield se connaissent déjà depuis 1961, bien qu’ils ne s’apprécient guère. Bloomfield racontera plus tard que Paul aurait eu tendance à devenir un peu trop proche de son arme à feu, frôlant l’inconscience. Ce dernier vivait sans doute le blues à fond, lui qui chantait sur les premières mesures de Born In Chicago : « I was born in Chicago in nineteen and forty-one / Well, my father told me, « Son, you had better get a gun »« .

En tout cas, cette grande réunion donnera naissance en juillet 1965 au premier album du gang, The Paul Butterfield Blues BandBorn In Chicago, écrit par un autre bluesman blanc, Nick Gravenites, est alors devenue par la suite le titre phare du groupe. Pièce emblématique dans l’histoire de la musique blues, les compositions du PBBB, énergiques et denses, menées sur scène par de longues improvisations, ainsi que leur façon de s’approprier cette culture n’auront de cesse d’amasser un public toujours plus grand et diversifié. Plus que le blues, c’est aussi le monde du rock que la bande va toucher :

« Je suis devenu un fan de Michael Bloomfield quand le premier album du Butterfield Blues Band est sorti. Nous étions tous sciés. Un gars qui jouait plaquait des accords et utilisait le vibrato. C’était quelque chose qui dépassait les limites humaines d’un guitariste West-Coast… c’était une sorte de professeur, on allait tous le voir pour apprendre comment il faisait certains trucs. Dans les six mois, tout le monde copiait ses plans, donc il fut certainement une grande influence sur la scène de San Francisco… » déclarait Bob Weir guitariste et chanteur, fondateur du Grateful Dead. Après une tournée au côté de Bob Dylan, le garçon l’accompagnera en solo cette fois pour quelques sessions d’enregistrements dont en ressortira Like A Rolling Stone avant de quitter le Paul Butterfield Blues Band en 1967. Une belle révélation…

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Biographie de Paul Butterfield
Bob Dylan et Le Paul Butterfield Blues Band
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