Les Bikinians, groupe belge de Bruxelles, ont sorti leur premier album Follows the d.o.t.s. chez eux en avril dernier et ils sont actuellement en tournée pour le promouvoir. A cette occasion, ils étaient de passage à Paris pour la seule date, actuellement, en France. Je ne pouvais pas manquer cette occasion de les rencontrer pour leur poser quelques questions.
Bonjour les Bikinians, pouvez-vous vous présenter pour le public français qui ne vous connait pas encore ?
Vincent : Bonjour, je suis déjà celui qui parle en premier, ici à ma gauche, Jean-Yves…
Jean-Yves : Ma petite sœur…
Vincent : Ma petite sœur qui est le guitariste du groupe, à ma droite Johnny, Johnny (John Roo, l’ingénieur son du groupe) qui est la personne qui nous fait le son en live. Ensuite Giacomo, le batteur du groupe, Hadrien, l’homme à la basse, Maurice Morel (Laurence Morel, la manager du groupe), notre femme à tout faire, notre femme euh…
Jean-Yves : … d’ouvrage. (rire)
Vincent : Notre femme d’ouvrage.
Jean-Yves : C’est un bel ouvrage que tu nous fais là.
Vincent : C’est vrai, c’est une certaine forme d’ouvrage, elle sait tout faire en fait, c’est ça que je veux dire. Et moi, Vincent, chanteur du groupe.
Comment décririez-vous votre musique ?
Vincent : Il y a un peu de euh… Il y a nos guitares, basse, batterie, chant, clavier.
Jean-Yves : Rock.
Vincent : Rock, ouais, rock.
Jean-Yves : Blues Rock.
Vincent : Tantôt blues, tantôt un peu plus fun.
Jean-Yves : Comment il nous définissait l’autre ? Néo funk, néo punk chimique…
Vincent : Electro chimique.
Jean-Yves : Néo punk électro chimique.
Wahou !
Vincent : Ça c’est un programme.
Tout un programme, ça vous va bien.
Vincent : Néo punk électro chimique.
Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique, qui vous influencent ?
Vincent (à tout le reste du groupe) : Alors, quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?
Jean-Yves : Giac, toi d’abord
Vincent : Giac, il sait.
Giacomo : Moi, AC/DC.
Jean-Yves : Had.
Hadrien : Bon Jovi, Benny B.
Jean-Yves : Mais il n’est pas connu ici, il faut prendre quelqu’un de moins confidentiel.
Hadrien : Si Benny B est connu.
Jean-Yves : C’est vrai. Moi je dirais Queen.
Vincent : Et moi, c’est Daddy K, un DJ Belge, je dirais que c’est le premier flirt vraiment musical. Et toi, Maurice, qui t’a donné envie de faire de la musique?
Jean-Yves : … Parce qu’elle fait de la musique aussi. (rire)
Laurence : Mozart.
Vincent : Et toi mon petit Johnny, qui t’as donné envie de faire de la musique ?
John : Benny B
Hadrien : Chopin, Chopin, aussi.
Vincent : Chopin aussi un petit peu.
Hadrien : Depuis hier.
Vincent : Pour Hadri, c’est ça. Il lui a redonné envie de faire de la musique. (rire)
Jean-Yves : Pour aujourd’hui.
Hadrien : A partir de hier. Maintenant, c’est parti.
Vincent : Voilà, ça fait une petite liste, il y a de quoi…
Jean-Yves : Il y a de quoi faire. Il faudra aller les écouter tous ces groupes après.
Vincent : Ouais.
Jean-Yves : Parce que c’est des influences fortes.
Après deux EP, vous venez de sortir votre premier album en Belgique, Follows the d.o.t.s., pouvez-vous le décrire ?
Vincent : Nous, on dit qu’il y a certains morceaux qui sont plus downbeat, il a des trucs plus lents, des trucs plus acides au niveau de la rythmique, et une couleur quand même assez acide. C’est moins pop que les deux EP que l’on a fait avant. C’est plus rock. On décrit ça entre le downbeat et l’acide punk, comme ça ; des tempos plus rapides, plus sulfureux.
Comment s’est déroulé l’enregistrement ?
Vincent : Alors l’enregistrement, on a fait ça dans un studio qui s’appelle le studio Jet à Bruxelles. On a fait les batteries là-bas et puis on a tout fait dans notre cave, chez nous. Tout le reste, on l’a fait à la maison. Avec le temps on a mis un petit studio en place donc on a fait 80% de l’album là-bas. Et puis, on a fait mixer ça par John Congleton qui est un américain, basé à Dallas, et qui a mixé le deuxième album des Black Mountain. C’est une des raisons pour lesquelles on a travaillé avec lui. Et ici, Monsieur Roo a mixé deux titres sur l’album et encore un dernier mixeur a fait un titre.
C’est très space. Lui en tout cas donne une direction très atmosphérique, très profonde au mixe, beaucoup de profondeur au mixe dans des choses qui sont parfois très rock percutant, donc ça donne une espèce d’ambiance entre du roomy comme ça et des choses plus violentes, plus rock.
Il y a tout un concept autour de la pochette de l’album, pouvez-vous nous en parler ?
Vincent : On est parti dans un délire pendant quelques semaines, à réfléchir à ce que l’on avait envie de coller comme bazar. On est arrivé chez ce photographe, Marc Paeps, un photographe bruxellois, qui fait plein d’autres choses et qui de temps à autres tend la main à des gens comme nous qui n’ont pas les moyens. On avait un chouette projet, c’est surtout ça qui lui a plu. On lui a proposé un truc qui était de créer une toile, une espèce de fresque humaine et on est parti sur de l’argile noire naturelle, un truc granuleux, organique que l’on a recouvert après avec une illustratrice (Alice le gribouillard) avec qui on a bossé sur les 2 EP qui a recouvert ça de plusieurs couleurs.
Elle est quand même beaucoup plus sombre que les autres pochettes de vos précédents EP qui étaient beaucoup plus vives, beaucoup plus colorées.
Vincent : C’est justement ça, quand tu ouvres un peu, plus tu rentres dans le truc, plus il y a de couleurs. C’est ça que l’on voulait ici parce que le ton de l’album est quand même plus sombre mais il y a quand même ce côté acide qui continue à vraiment être à la base de ce que l’on fait.
Chouette boulot en tout cas.
Vincent : Oui, franchement, elle s’est fait plaisir, c’est ça qui est cool. Là on travaille avec un type, qui s’appelle Laurent Jourquin, sur le clip du morceau qui passe en radio en Belgique. C’est un type qui fait des masques en carton complétement délirants entre Pixar et Pic Pic André, des trucs comme ça. Il a fait ma tête en réaliste quand il a peint mes iris, il a mis un jour par œil. C’est un fou furieux. Il est aussi assez tranché dans certaines de ses approches et, voilà, le projet de clip va vraiment être très très chouette.
On prend vraiment notre pied, c’est ça que je veux dire aussi. C’est le plaisir que l’on a en faisant l’album. On se fait vraiment plais’ sur tout ce que l’on fait, c’est pour ça que c’est assez poussé comme chose. Voilà, on se fait plaisir.
Une sortie en France est prévue ou c’est encore en négociation ?
Vincent : Pour la sortie en France, ils sont encore en négociation. En Belgique, c’est cette semaine (l’interview a été enregistrée mi-avril) et, en France, dans quelques mois.
Laurence : On espère une sortie avant la fin de l’année.
Vous avez beaucoup tourné avant de sortir cet album, je vous ai d’ailleurs découvert sur scène aux Nuits Secrètes à Aulnoye-Aymeries en 2008,
Vincent : Ah, oui, c’est classe, c’était cool ?
Oui, franchement, c’était cool.
Vincent : On s’était bien marré. Attends, c’était Les Nuits Secrètes le concert de la grand scène où…
…Oui, la grande scène.
Vincent : Allez, ah putain…
C’est important de faire vos preuves sur scène ?
Vincent : C’est le plaisir ultime, ce n’est pas que c’est important, c’est là que l’on se fait plaisir à quatre, à six quand on voyage. Ouais, sinon c’est ça, c’est vraiment un gros plaisir.
En fait, les albums, c’est pour pouvoir faire de la scène.
Vincent : C’est pour pouvoir faire de la scène mais on a pris quand même un peu de plaisir à le faire aussi. On a découvert pas mal de choses, on a pas mal expérimenté donc ça c’était cool. Maintenant, ça n’a rien à voir avec le plaisir que l’on a quand on le fait en live. C’est une déconnexion qui est tellement totale et c’est tellement dans l’instant, c’est pur, c’est brut et après hop ça passe.
Jean-Yves : C’est un travail différent. C’est plus direct.
Vincent : Oui, c’est ça.
Jean-Yves : Quand tu es en studio, tu chipotes, tu fais des trucs…
Vincent : Quand tu es en studio, tu réécoutes, tu as toujours le temps de réécouter ce que tu as fait.
Jean-Yves : Tu commences à chipoter et tout.
Vincent : Tu as toujours un avis par rapport à ça, ou alors faut se mettre des conditions très strictes en studio, tu ne t’autorises pas à faire ça et tu fais vraiment le truc live.
Jean-Yves : C’est peut-être pour le prochain…
Vincent : Voilà, c’est ça, ici la musique que l’on a voulu développer ne se prêtait pas à ça. Il y avait vraiment un recul à avoir, à peaufiner, à…
… A vraiment bien le travailler.
Vincent : Oui c’est ça, à trouver les bonnes matières, les bons sons. En plus, on l’a fait nous-même et c’est le premier que l’on fait vraiment nous-mêmes donc c’était une grosse exploration et un truc qui nous permet d’avancer. Maintenant, on pourra déjà se reposer sur ça, mais bon, en allant vers du nouveau.
Cet album c’est vraiment quelque chose de personnel.
Vincent : Ouais, ouais plus personnel, c’est ça. Ici, on a vraiment quasiment décidé de tout ce qui s’est fait, les ingés-son quand on n’était pas contents du mixe, on a fait refaire…
C’est votre bébé ?
Vincent : Ouais, c’est ça, on n’a pas remis ça dans les mains de quelqu’un d’autre, surtout pas. On sait ce que l’on veut et on le fait. Enfin on sait, ce que l’on veut… Voilà, on est critiques, on a assez de goût pour pouvoir s’occuper de tout…
… Pouvoir tout gérer.
Vincent : Voilà, c’est ça et on est un peu comme ça aussi. C’est vrai, c’est même pour ça, la pochette, tout, on fait tout, on gère tout, c’est vraiment un truc hyper personnel. Ça nous définit à 100%.
Un dernier mot pour conquérir la France ?
Vincent (à tout le reste du groupe) : Un petit mot pour conquérir la France ?
Hadrien : Liberté, égalité,…
Vincent : Sexualité
Jean-Yves : Les gaugau… Les gaugau…
Vincent et Jean-Yves : Les gaugau… Les gaugau… (rire)
Vincent : On pensait à cette phrase d’Astérix et Obélix : « Les gaugau… Les gaugau… » (rire). On espère que les français pourront réagir comme ça en nous voyant, quelque chose de similaire.
Les bibi, les bibi, les Bikinians
Vincent : Les bibi, les bibi, les kiki,… (rire) Voilà.
Merci beaucoup.