En 2002, je me souviens d’une soirée de concert qui réunissait Rhésus et Prohom autour d’un Dyonisos alors en plein envol. Découverte immédiate de ce groupe lyonnais au nom de son chanteur réunissant chanson française pour le moins « à textes », électro-rock tonitruant non sans oublier une certaine dose d’humour, et surtout une présence énorme sur scène. Ainsi, pogottant sur le refrain de Georges, j’assistais à l’émergence d’un groupe talentueux de musique française autoproduite, le fait étant suffisamment rare pour être noté.
Le premier album éponyme sera suivi d’un Peu importe de bonne facture. Puis j’ai perdu le groupe de vue. Apparemment cette période, ponctuée de deux albums écoutés d’une oreille distraite, correspond à une traversée du désert pour Prohom : remises en questions, évènements divers, comme le précise sa bio… Puis nous voici dix ans plus tard, et le dernier album de Prohom qui vient de sortir sous le titre évocateur de Un monde pour soi.
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En dix ans, des choses se sont passées bien entendu, les gens ont mûri, les choses ont vieilli et de l’eau a coulé sous les ponts du Rhône et de la Saône. Ce nouvel album du groupe, sorti le 11 février, n’échappe pas à l’inéluctable effet du temps. Plus mature, moins teinté d’humour aussi, Prohom nous fournit ici un ensemble cohérent où l’on retrouve les ingrédients qui ont lancé le groupe : voix et phrasé reconnaissables parmi tous, électro bien présente sur les premiers titres de l’album qui laissent place à un ensemble plus intimiste pour la suite. Je voudrais que tu sois morte, le titre phare, en est l’emblème. Prohom s’offre même un duo avec Carmen Maria Vega sur Au Coin des rues.
Parfois engagés, toujours justes, voire cruels, les textes de Prohom sont loin d’être superficiels. Ils abordent l’humanité dans sa dimension sombre, sans être noirs pour autant, et traitent des relations entre les humains, comme beaucoup d’autres. Au final, on regrettera simplement la note d’humour un peu décalée qui faisait le charme discret des premiers opus. Mais Prohom reste Prohom, c’est-à-dire une valeur sûre.
- Comment lutter
- L’encre au bout des doigts
- Madame canaille
- Dis-toi
- Au coin des rues
- Je voudrais que tu sois morte
- A quoi me fier
- Quand reviendras-tu
- Un mot sur tes lèvres
- Demande-moi
- Mon âme or
- Un monde pour soi
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Un commentaire
[…] une longue absence de plus de dix ans, Philippe Prohom revient à la scène après la sortie de son troisième album Un monde pour soi en début d’année. Fini les grosses dreads de l’ancien guitariste, […]