Il y a des groupes comme ça, sur Désinvolt, qui provoquent un gros raz-de-marée virtuel lorsque leur album sort, les demandes d’accréditation pleuvent, tout le monde en veut… et puis des fois ça fait pschitt ! Au risque de m’attirer les foudres de la moitié de la rédac’, je dirais qu’à chaque sortie d’un multiple album de Saez, on croule d’un coup sous les méls se demandant qui va bien pouvoir écrire une chronique qui finalement ne voit le jour que six mois plus tard, en général, lorsqu’Isa a fini de décortiquer chaque virgule de chaque chanson :). Bref, la sortie de The Golden Age de Woodkid a provoqué ce genre d’effervescence suivie d’un calme plat digne d’un mois d’Août sur le net, si ce n’est pour l’illustration du titre I Love You par Ana.

Derrière Woodkid, contrairement à ce que pourrait laisser croire l’ensemble des titres anglophones et le simple nom du groupe, se cache un petit français, originaire de Lyon, et qui répond au nom de Yoann Lemoine. Touche-à-tout des médias, la bio de Woodkid est impressionnante et regorge de collaborations prestigieuses telles que Luc Besson, côté animation, Moby, Katy Perry (!) ou encore la belle et sensuelle Lana Del Rey… Bref, l’énergumène ne semble pas sorti de nulle part, et quand il se met à chanter, forcément ça envoie du pâté – façon de parler -, comme ci-dessous, sur France Inter.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xz474l_woodkid-en-live-sur-france-inter_music[/dailymotion]

C’est tout d’abord un style, orchestral et percutant qui emmène l’ensemble avec une rare virtuosité sur des titres comme Run Boy Run, Ghost Lights ou encore le morceau éponyme, The Golden Age. Empreint de cuivres et de cordes, poussé par une section rythmique magistrale qui pourrait sembler hétéroclite au début, fournit à chaque morceau une dimension magistrale et onirique qu’on n’avait pas vu depuis le dernier opus d’EZ3kiel.

Il y a ensuite la voix, profonde, à la fois grave et cristalline, qui fait vraiment le charme de cet album. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler un certain Tom Smith, de The Editors… et sa propension à provoquer des orgasmes chez le genre féminin d’à peu près tous les âges. Sublimée par des morceaux tels Conquest of Spaces ou Baltimore’s Fireflies, ce mélange détonnant fait toute l’originalité « à la française » (ou pas) de l’album.

A découvrir donc, et si vous voulez savoir à quoi ressemble ce barbu promis à un avenir que l’on espère rempli de succès, et si aussi vous avez cinquante-deux minutes de temps de cerveau disponible, je ne peux que vous conseiller le concert enregistré par Arte aux Nuits de Fourvière avec l’Orchestre National de Lyon. Mélange encore plus virtuose que la version studio, que certains trouveront peut être trop sirupeux, les chansons s’en trouvent sublimées par ce mélange étrange de styles et d’inspirations. En espérant que les problèmes de connexions au site soient résolus d’ici là, et que vous passiez outre l’émotion parfois un peu too much du garçon, vous avez encore trois mois pour satisfaire votre curiosité.

Tracklist :

ILOVEYOUByJillianTamakiFromTheGoldenAgeBook

  1. The Golden Age
  2. Run Boy Run
  3. The Great Escape
  4. Boat Song
  5. I Love You
  6. The Shore
  7. Ghost Lights
  8. Shadows
  9. Stabat Mater
  10. Conquest Of Spaces
  11. Falling
  12. Where I Live
  13. Iron
  14. The Other Side

 

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