Les Deportivo sont de retour avec un quatrième album, Domino. On a donc profité du MaMA pour rencontrer le groupe avant leur passage sur la scène du Backstage By The Mill At O’Sullivans et leur poser quelques questions en toute décontraction et dans la bonne humeur…
Bonjour, vous venez de sortir votre quatrième album, Domino, pouvez-vous le présenter ?
Julien : Effectivement c’est notre quatrième album, on a été le faire dans la baraque d’un pote, en Bretagne, près de Quimper. On n’avait plus d’endroit pour répéter donc on a pris tout notre matos pour aller composer des morceaux là-bas, en plusieurs sessions.
En gros, tout s’est fait au même endroit ?
Jérôme : Ouais, mais non. Disons qu’on a trouvé les morceaux là-bas, Après, on est revenu les enregistrer à Paris. Mais, là-bas, c’était vraiment notre endroit de composition, on avait notre cuisinière, notre cheminée, nos vélos et on était bien !
Vous avez créé votre label Titanic Records et autoproduit cet album, pouvez-vous nous en parler ?
Jérôme : On a été pendant trois albums avec Barclay, et on n’a pas assez vendu d’albums. C’est-à-dire qu’ils avaient investi pas mal d’argent au début et qu’ils n’ont jamais rentabilisé le truc. Et donc, à un moment, c’est juste mathématique, ils ont estimé qu’il ne fallait pas nous garder. Cela s’est passé en bonne entente, on s’est serré la main. On les aime bien et tout se passe bien. Du coup, on s’est retrouvés tous seuls. Après, plus aucune maison de disque ne voulait nous signer quand on présentait notre projet. Donc, de fil en aiguille, on a monté notre propre structure. Mais cela ne nous dérangeait pas de faire ça tous seuls, on trouvait cela excitant. Cela aurait été moins excitant au premier album parce qu’on ne connaissait pas les rouages du métier, mais au bout de trois albums passés chez Barclay, on les a vus travailler, on sait à qui s’adresser… On sait un peu mieux comment cela marche donc on n’a pas été impressionnés. D’autant qu’on est aidés par Yann Hanon qui est notre manager, notre pote. Il s’occupe de nos tournées et il nous file un sacré coup de main pour tout ce qui est administratif pour le label. Donc on a monté notre label et on espère devenir une major internationale ! Là, il y a les Rolling Stones qui sont prêts à signer donc on est pas mal !
C’est super alors ! (rires)
Jérôme : Non, non, mais l’idée est qu’il fallait une structure pour sortir ce disque donc on a créé ça pour nous, pour l’instant, sauf si on vend quatre cent mille albums, ce dont je doute. Pour le moment, ce n’est que pour nous, après, si par miracle, notre album devrait cartonner, cela serait super, et là, on pourrait aider d’autres groupes que l’on aime bien. Mais pour l’instant ce n’est que pour nous.
Domino vient de sortir, comment-a-t-il été accueilli ?
Jérôme : Jusqu’à présent, on a eu pas mal de bonnes critiques. Alors, c’est marrant parce que, sur internet, ceux qui achètent le disque, sur les sites de téléchargement, font de bonnes critiques, et ceux qui ne le payent pas et qui écoutent en streaming gratuit font des mauvaises critiques. Pour moi la question est simple : « L’art doit-il être gratuit ? L’artisanat doit-il être gratuit ? ». C’est à toi de répondre…
Je pense que chaque métier doit être rémunéré et que si quelqu’un travaille et n’est pas rémunéré au bout d’un moment cela ne va pas le faire.
Jérôme : Voilà, c’est ça et surtout quand tu ne payes pas, tu apprécies moins les choses et, surtout, tu ne te donnes pas la peine de comprendre. Mais globalement les critiques des pros sont très bonnes, on est très contents. C’est des bonnes critiques. Ce n’est pas une récompense, pour nous la récompense, c’est les concerts, c’est de voir l’enthousiasme des gens, après c’est un encouragement.
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Vous êtes proche de vos fans, vous avez fait la promotion de Domino sur le web, en leur proposant de nombreux extraits, c’est important pour vous cette relation ?
Jérôme : Moi cela me parait naturel de me retrouver dans un bar avec les gens qui aiment bien notre musique. Là, pour la sortie de l’album, on a fait une soirée, on se réunit tous, on boit des coups, on discute. Cela parait naturel, on n’est pas Mick Jagger, on est juste des gens normaux donc se retrouver avec des gens normaux, c’est logique.
En même temps, tout le monde ne le fait pas de communiquer autant sur le web, entre autres, pour la sortie d’un album…
Jérôme : Je ne sais pas, si on avait sorti notre disque en 1997, je ne suis pas sûr qu’on aurait fait exactement la même chose. Mais en 2013, je pense qu’il est important de comprendre que les barrières ont sauté et c’est très bien comme ça… Avant, il y avait ce clivage avec les gens qui suivaient un groupe parce qu’il y avait la maison de disque et qu’il n’y avait pas internet. Il n’y avait pas tout ça. On envoyait des lettres, les gens répondaient ou pas. Les lettres, c’était chouette mais cela ne va pas aussi vite dans l’échange, dans le contact. Internet, si on ne l’utilise pas pour communiquer, cela ne sert pas à grand-chose…
Julien : Cela dit, cela ne date pas du fait qu’on se soit séparés de Barclay et qu’on ait produit notre disque. On avait déjà mis sur le web un documentaire sur la deuxième tournée et un live à l’Alhambra.
Jérôme : Tout est une question de plaisir. Si cela ne nous faisait pas plaisir de donner aux gens un doc ou des chansons, on ne le ferait pas.
Vous êtes un groupe de scène, d’ailleurs vous êtes déjà repartis en tournée, c’est un peu une deuxième nature, non ?
Jérôme : En tout cas, c’est un truc qu’on adore faire, c’est un bon moment. C’est difficile les tournées et tout ça mais une fois que tu es sur scène, c’est intense, c’est super.
Quelque part, cela se voit dans le sens où vous êtes un groupe qui fait monter les gens sur scène, chose que ne font pas forcément tous les groupes.
Jérôme : Bah, il y les Wampas qui font ça, il y en a d’autres. Nous, on aime bien quand c’est joyeux.
Julien : Nous, on aime bien quand cela dépasse. Nous, on déborde sur les gens, Jérôme descend souvent dans le public et ce dernier monte parfois sur scène. Il y a …
Jérôme : … Une interaction. Les gens sont là pour faire la fête, pour oublier leurs soucis. Ils ne sont pas là pour tout casser et ils sont plutôt respectueux, donc, voilà. Nous, on n’est pas là pour faire la révolution dans une salle de concert. On s’en fout, Gilbert Bécaud l’a fait en 1955, à l’Olympia, on ne fera jamais mieux. C’est-à-dire aussi, qu’il n’y a plus de sièges dans les salles de concert, si tu commences à arracher le parquet, ça fait chier…
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