Il est des grands noms du jazz qui engendrent de grands talents. Miles Davis est un de ceux-là, et le disciple dont je voudrais vous parler se nomme Rick Margitza.
Né le 24 octobre 1961 à Détroit dans le Michigan, Rick Margitza a grandit dans une famille de musiciens. Il apprend le violon dès l’âge de 4 ans grâce à son grand-père paternel. Il se met ensuite au piano sous l’œil avisé du célèbre Misch Kotler. Rick découvre le jazz avec son grand-père maternel, lorsque celui-ci est engagé pour l’enregistrement du mythique album Charlie Parker with Strings. C’est à cette époque qu’il trouve son instrument fétiche et devient saxophoniste. Il sort diplômé de musique de l’Université de Loyola à la Nouvelle Orléans puis rencontre Miles Davis à New-York en 1988, avec lequel il travaillera pendant 5 ans.
De cette collaboration sortira un jazz apaisé et aéré, dont les variations et les nuances rappellent celles du géant du jazz. Rick Margitza n’est pas seulement un bon élève, il créé son propre style, apprivoisant l’émotion pour la restituer dans toute sa sincérité. Véritable virtuose de l’improvisation, il est capable de créer une harmonie entre son instrument, ses musiciens et le public tout en préservant un caractère unique et spontané à la mélodie.
De 1989 à 1991, il collabore avec le label Blue Note et travaille notamment avec Eddie Gomez, Tony Williams, Bobby Hutcherson, Maria Schneider, Mc Coy Tyner ou encore le célèbre Chick Corea. Il fonde dans la foulée son propre groupe et sillonne le monde dans le cadre de tournées attirant les foules.
Il s’installe à Paris en 2003, incité par les membres du Moutin Reunion Quartet, avec qui il enregistrait un album à l’époque, et par son ami, le pianiste Franck Ansellem. Il collabore avec le groupe depuis cette période, a composé lui-même une dizaine d’albums, deux symphonies et un concerto pour saxophone et orchestre.
Afin de découvrir son univers, je vous conseillerais deux albums :
Second Home
Un album de huit morceaux qui nous emmène au cœur de la virtuosité de l’artiste. Enregistré en collaboration avec Jeff Gardner, les morceaux évoquent l’ambiance new-yorkaise des années 40, les films policiers en noir et blancs, la ville et la nuit. C’est une plongée au coeur du jazz-cool que nous proposent les musiciens, et on se laisse volontiers emportés par le saxophone ténor du désormais grand Margitza.
- Path
- August In Paris
- Tewlfisth Step
- Second Home
- Gypsies
- Mysterious Eyes
- Blues for the Front Line
- Pobre Cega
Bohemia
L’album, aux notes orientales et fruitées, souligne l’intérêt de Margitza pour le jazz de Coltrane et son influence dans la composition. Agrémenté d’une alliance de basses, de bouzoukis, de voix, de cordes, les morceaux se déroulent dans un style qui ne vole rien à Ennio Morricone. Le saxophone ténor de Margitza plane comme un agile soprano tout au long du voyage.
- Flat Two Girls
- Buddha Bop
- Lostribe
- Bluetown
- Gypsies
- Bloom
- Down on the Beach
- Fable
- Bartok
- Street Of Thieves
- Blue Rue
- Gyphop
- Seems Like Old Times/Old Time
A ceux qui seront séduit par ce son inimitable et cette sensibilité qui lui permet de décrire le moment présent en une seule note, on ne peut que vous inviter à aller le voir en live. Le Sunset/Sunside lui offre sa scène les 11 et 12 juillet dans le cadre de l’American Jazz Festiv’Halles. Nous on y sera, c’est sûr.
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MySpace de Rick Margitza
Facebook de Rick Margitza
Site officiel de Sunset/Sunside
Un commentaire
[…] Retourner au Sunset/Sunside, c’est un peu comme se retrouver bien au chaud au coin du feu après une longue journée dehors. L’ambiance y est encore plus chaleureuse lorsqu’on y entre pour écouter Rick Margitza (dont on a déjà évoqué le parcours dans une précédente chronique). […]