Ce jeudi 12 mars était sous le signe du hip-hop au Nouveau Casino. Anakronic venait fêter la sortie de son nouvel album, Spoken Machine, avec la rappeuse Taron Benson.
La première partie s’ouvre avec Lady Lykez, hip-hop féminin londonien énervé et revendicatif. Avec un son lourd qui tend parfois vers le dubstep et qui dégouline de basses fréquences, le duo anglais emmène la salle dans une ambiance très ghetto. Les deux filles qui sont sur scène ne sont pas là pour rigoler. Le phrasé peut se faire extrêmement rapide, presque ragga. Le propos est sans concession, avec un morceau consacré au postérieur et sobrement intitulé I Love My Butt. On a droit à une petite reprise épileptique du morceau Anaconda de Nicki Minaj. Les rimes sont découpées directement dans le béton, les allitérations sonnent dur. Le set se termine sur Check A Leg, lever de genoux à l’appui et descente dans la fosse pour solliciter le public.
Place ensuite aux excellents musiciens d’Anakronic Electro Orchestra et à la puissance de Taron Benson. La prestation s’ouvre sur Wild Medesin, dans un nuage de fumée. La chanteuse, bas du crâne rasé, tresses accrochées sur le haut de la tête, regard perçant et flow précis, impose une présence solide. On enchaîne avec Sound Level, Pt.1, et Just Us. L’énergie déborde des baffles. Anakronic propose un hip-hop rempli de groove, teinté d’accents électroniques presque dance. Les textes sont incarnés par une Taron Benson envoûtante. La clarinette prend toute sa dimension sur scène et donne un caractère presque tribal aux mélodies.
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On est soufflés par l’excellent All Out et son refrain entêtant « Open the windows, open the door« . Le clarinettiste devient complètement fou et lance ses enchaînements de notes jusqu’à faire vibrer dangereusement nos cellules auditives. Entre dubstep et neurofunk, Anakronic se fraye un chemin vers les hauts sommets d’un hip-hop exigeant. Avec un nouvel album prometteur qui passe aisément l’étape de la scène, le groupe montre de quoi il est réellement capable. Lady Lykez rejoint le groupe pour une fin de concert hystérique. « Ça donne envie de faire de la poésie bordel » nous lance Pierre en agitant sa clarinette dans les airs. Ils nous balancent une reprise efficace des Beastie Boys et finissent dans une effusion de son qui tend presque vers l’électro hardcore. Anakronic Electro Orchestra vous secoue le corps et les oreilles avec tendresse et détermination.
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