Ce soir la musique folk avait été mise à l’honneur au Divan du Monde, dans le cadre du festival Les Femmes S’en Mêlent. Avec à l’affiche Jessica Pratt, Rachael Dadd et This Is The Kit, la soirée s’est déroulée sous le signe de la douceur et du voyage.
Jessica Pratt entre en scène accompagnée de son guitariste. Elle distille une musique suave et tranquille, empreinte de sensibilité. L’instrumentation est presque nue et donne une sorte de pureté à l’ensemble. Originaire de San Francisco, l’américaine offre une folk douce et contemplative aux textes intimes et profonds. La voix est claire, un peu nasillarde et semble sortir d’une scène de film. On est vite emporté par le timbre de Jessica. Des titres comme Night Faces ou Hollywood vous transportent au coin d’un feu, au cœur de la campagne américaine. On oublie pendant quelques temps que l’on est au Divan du Monde. La salle est silencieuse et reçoit cette musique avec un mélange de fascination et de rêverie. C’est là le pouvoir de Jessica Pratt : être là sans en avoir l’air et nous emmener au fond de nos pensées.
On reste dans la musique folk, mais l’ambiance change quelque peu avec Rachael Dadd et ses musiciens. Elle définit sa musique comme de la folk expérimentale, multi-instrumentale. En effet, sur scène se côtoient banjo, ukulélé, clarinette, claviers, et percussions en tous genres. Cette richesse donne un côté nomade à la musique. L’instrumentation est emplie de fraîcheur et de liberté. La chanteuse est enceinte et en dira quelques mots durant le concert, ajoutant ainsi une couleur presque tribale au propos. Le groupe interprète de nombreux morceaux du dernier album We Resonnate dont Make A Sentence ou encore Strike Our Scythes. L’ambiance générale a un petit côté hippie, et ouvre à la détente et à la coolitude.
Après un petit changement de plateau, on accueille la talentueuse Kate Stables avec son groupe This is the kit. Armée de son banjo et de sa bonne humeur communicative, elle nous offre un joli moment de scène entre blues et folk. On saluera le très beau Moon issu de l’album Wriggle Out The Restless, ou l’excellent Cold and Got Colder. Il faut également souligner que Kate parle un français quasi parfait et nous gratifie de petites anecdotes dans la langue de Molière entre deux chansons. Basse, guitare et clavier accompagnent la chanteuse et son banjo sur une route bordée de paysages britanniques. Kate, soutenue par les superbes chœurs de sa bassiste Rozi Plain, diffuse son capital sympathie à toute la salle. On en sort ravivé, avec un peu de douceur dans le cœur.
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