La tradition du Piknic Electronik est née en 2003 à Montréal, chez nos cousins québécois. L’idée qui sous-tend le projet est d’amener la musique électronique à sortir des clubs nocturnes. Entre la culture club et celle des festivals, le Piknic Electronik propose une ambiance détendue, conviviale et festive, au cœur d’un parc urbain. A Montréal, il se déroule au parc Jean-Drapeau, à Barcelone, c’était au parc Monjuïc.
Paris accueille cette année la première édition française, dans le cadre du festival Chromatic. Edition colorée d’une ambiance très parisienne. En effet, on passe d’un parc en plein air au Nüba, club situé sur le toit de la Cité de la Mode et du Design. L’entrée est payante et la nourriture et les boissons sont à acheter sur place. Le cadre offre une vue imprenable sur la Seine, rare lorsqu’on écoute ce genre de musique, plutôt habituée aux boites sombres teintées de laser. Le vent et le froid mettent à l’épreuve les clubbeurs, mais la programmation reste de très bonne qualité.
Le label Kompakt, référence en matière de musique électronique et de techno minimale, a invité ses meilleurs artistes. C’est le français eliott litrowski qui ouvre les hostilités avec un set de deux heures assez technique, oscillant entre house et acid. Il est suivi par la prestation du DJ allemand COMA, qui nous envoie des beats variés et agréables, soutenus par de légères lignes mélodiques. C’est ensuite Sascha Funke qui prend la relève avec une techno minimale bien sentie. On accueille le duo Weval (responsables, entre autre, de la bande-son de la dernière pub Schweppes) vers dix-huit heure pour un set étonnant, dans un style progressif, plutôt intéressant. C’est enfin le néerlandais Patrice Baumel qui clôt cette édition parisienne du Piknic Electronik, avec une techno aventureuse et énergisante à souhait !
Le lieu offre une ambiance particulière, agréable si l’on excepte le froid et le vent. Un espace enfant est prévu avec activités en tout genres (on a vu des adultes sortir maquillés). On peut d’ailleurs croiser quelques bambins coiffés de casques anti-bruit, accompagner leurs parents au milieu des clubbeurs ultra lookés. On trouve deux bars en extérieurs, et un espace intérieur avec un bar et un restaurant. Des tables de pique-nique ornent un sol en bois qui donne un petit côté nature. On peut tranquillement disputer des parties de baby-foot, pas très loin d’un petit stand de burgers.
Le public est varié, quelque part entre jeunes lycéens enthousiastes et frais, et clubbeurs chevronnés poursuivant les beats au cours d’une after interminable. On peut regretter un côté un peu guindé dans l’organisation, qui contraste avec ce qu’on pouvait attendre au vu des éditions proposées ailleurs. Néanmoins, le défi initial de sortir la musique électronique des clubs pour l’amener au grand jour, dans un espace ouvert et accessible, est relativement réussi. On n’est pas dans l’ambiance secrète et underground des rave parties, mais dans une sorte de démocratisation et d’ouverture qui refuse de lésiner sur la qualité des artistes.
Site officiel du Piknic Electronik
Site officiel du Label Kompakt
Facebook de eliott litrowski
Facebook de COMA
Écouter Sascha Funke sur Deezer
Facebook de Weval
Écouter Weval sur Deezer
Facebook de Patrice Baumel
