On avait déjà apprécié les Ephemerals au Sunset/Sunside, dans une ambiance chaude et intimiste, on les a redécouverts dans un tout autre contexte, à l’occasion de leur passage à Roland-Garros. C’est confortablement assis dans de larges fauteuils de cuir blanc que l’on savoure un set rempli de groove et de sensualité. Les sept musiciens sont prêts pour le show, Damian McLean à la trompette, Freddie DeLord au sax, James Graham aux claviers, Nicolas Hillman Mondegreen à la guitare, Adam Holgate à la basse, Jim Needles à la batterie, et l’impressionnant Wolfgang Valbrun au chant.
Le concert débute avec une intro instrumentale groovy, rythmée par la basse et le sax ténor. Les claviers ajoutent un côté funky et coloré très 70’s. Les musiciens ponctuent les phrases de vocaux doux et légers, soulignés par une trompette claire. De jolis changements de rythme accueillent le chanteur Wolfgang armé de sa voix suave. Avec une désarmante facilité, il pose une ambiance cool et sexy sur la salle.
On apprécie les ondulations rythmiques du très bon Call It What You Want. Les accents soul, presque gospel de la voix de Wolfgang plongent dans une atmosphère de vieux club de jazz, tamisé et enfumé. Nicolas et Adam posent des accords royalement blues sur Six Days A Week, suivis d’une explosion mélodique portée par les cuivres. Sur I’m Your Man, Wolfgang montre un talent digne des plus grands du blues et de la soul. Sa voix fait vibrer les cellules auditives. C’est une voix chaude et moite comme le climat de la Nouvelle-Orléans. Une voix remplie d’une animalité furieuse, qui commande directement au corps et lui dicte ses oscillations.
On enchaîne avec Easy Ain’t Nothing, les tierces dansent à la basse et emportent la tête ailleurs. La batterie reste discrète et élégante, d’une légèreté aérienne. Une trompette qui s’envole en fin de morceau, des cuivres qui soulignent habilement les montées vocales, tout cela fait la qualité d’un concert des Ephemerals, où qu’ils jouent. Things, Pt. 1 s’installe, sensuelle et langoureuse, juste avant une magnifique session instrumentale. Celle-ci est sublimée par un clavier aux improvisations associant mélodie et technique. Les transitions se font légères à la batterie et on savoure le passage subtil de la ligne mélodique du piano au sax.
Un entracte sépare le premier set du second. Si la première partie était marquée par l’empreinte de leur album Nothin Is Easy, la suite est plus éclectique et contient de belles pépites.
Well done ouvre les hostilités à coups de claquement de mains et de solo de trompette. Ils sont rejoints par le sax et un chant ultra groovy. La guitare se fait enveloppante pour le morceau suivant et installe une atmosphère presque psychédélique. La voix d’abord traînante est emportée par des cuivres puissants. Wolfgang donne de sa personne et occupe habilement la scène. Les titres évoquent des génériques de films ou des fins de soirée entre nostalgie et désir. La guitare est légère et la basse langoureuse, les cuivres viennent soutenir l’instrumentation. Wolfgang est presque plié en deux au dessus de spectateurs fascinés.
Freddie et James sont mis à l’honneur avec des cuivres dans un style new jazz assez 80’s. Get It secoue le public sur les invitations insistantes du chanteur et la salle retentit des fameux : « It’s alright, just for the night ». On ne peut s’empêcher de penser à la musique de James Brown. Sax et trompette sont soutenus par les claquements de mains du public qui lâche doucement prise. On se retrouve ensuite envoûté par un solo de clavier qui honore chaque note de la plus grave à la plus aiguë. Le set se termine par un Life Is Good aux harmoniques impressionnantes.
Ils sont rappelés pour le morceau Give’s Me qui emporte la salle dans son groove insatiable. Encore un superbe concert pour les Ephemerals. Ils montrent toujours plus de talent dans une interprétation digne des plus grands. Foncez-y dès que possible.
Site officiel du Sunset/Sunside
Facebook de Ephemerals
Twitter de Ephemerals
Soundcloud de Ephemerals
BandCamp de Ephemerals
Écouter Ephemerals sur Deezer