En cette fin janvier, le tour européen de Daughter posait ses bagages à Paris pour une (trop rare) date en France. Ce soir là, la Gaîté Lyrique affichait guichet complet pour fêter la sortie récente de leur deuxième album Not to Disappear.

La première partie était assurée par l’hirsute et très britannique John Joseph Brill, accompagné seulement de sa guitare. Entre rock et blues, la voix rocailleuse de cet ours pas du tout mal léché a parfois des intonations de Joe Cocker époque Woodstock. Avec beaucoup d’humour et d’autodérision, il évoque sa musique « qui ne parle que de boisson » et annonce chaque titre avec malice. Sa musique est prenante, et il fait monter la température à lui tout seul. Il s’émerveille également de la capacité d’écoute attentive de cette salle qui se remplit doucement mais sûrement. À découvrir, les titres studio sont beaucoup plus orchestrés et encore plus rock.

Après un long interlude, Daughter entre sur scène sous les applaudissements d’un public fébrile. Elena a un visage de poupée fragile, qui est démenti immédiatement par sa capacité à faire vibrer la salle par sa voix et les accords saturés de sa guitare. Elle sourit beaucoup, se déconcentre facilement, mais montre en concert des capacités vocales insoupçonnées à l’écoute des albums studio. La musique de Daughter est étonnante, arythmique (ce n’est pas toujours complètement contrôlé), planante et éthérée… mais beaucoup moins sur ce concert que sur les titres enregistrés. L’énergie est réelle, vibrante, soutenue par la batterie aérienne de Rémi Aguilella et la guitare percutante et acide d’Igor Haefeli. C’est surprenant tant on s’attendait à quelque chose de moins rock et c’est loin d’être désagréable. La setlist alterne les titres du nouvel opus avec des version saturées de Doing The Right Thing, Numbers ou New Ways, et des interprétations assez géniales de Youth, Winter et Tomorrow. La salle vibre dès les premières notes de Human, point d’orgue d’une prestation sans faute. Elena est émue de l’accueil que lui a réservé le public, elle a même du mal à entamer le titre du rappel tant son émotion est grande. Le dernier salut en forme de « on se reverra » augure avec délice de la suite.

En conclusion, je souhaitais quand même dédier cette chronique aux groupies qui, non contentes d’arriver cinq minutes avant le début du second groupe, réclament que « les grands » les laissent passer parce qu’après tout « elles aussi ont payé leur place », et se faufilent devant vous quelle que soit la distance avec le voisin vous précédant, le tout pour finalement vous coller leur écran de portable devant les yeux dès la première chanson… des fois, il y a quand même des baffes qui se perdent. C’est l’occasion pour moi de vous rappeler subtilement l’existence de cette (excellente) chronique sur la photo de concert :).

 

John Joseph Brill

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Daughter

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Setlist :

  1. How
  2. Tomorrow
  3. Numbers
  4. Alone / With You
  5. Amsterdam
  6. Human
  7. Doing the Right Thing
  8. Shallows
  9. Home
  10. No Care
  11. Winter
  12. Smother
  13. New Ways
  14. Youth
  15. Fossa
    Encore:
  16. Made Of Stone