Les fans sont venus en nombre ce dimanche de février pour un des trois concerts parisiens du groupe québécois Les Cowboys Fringants. Les premières notes de Bye Bye Lou démarrent à peine que la température de la salle augmente considérablement. Le public, qui connait les paroles sur le bout des doigts, reprendra en chœur les vingt-quatre chansons de la set-list pendant plus de deux heures de concert. Dès le troisième morceau, les paroles de Ti-Cul occupent la salle, sous les clameurs un peu primitives des fans en sueur. Les premiers morceaux sont bien choisis et démarrent ce concert sous le signe de la bonne humeur. Pour calmer l’ardeur de la foule, les artistes entament une ode aux livreurs de pizza, pleine de poésie avec la chanson Pizza Galaxie.

La voix rassurante de Karl Tremblay est reconnaissable les yeux fermés. Il souligne qu’actuellement il fait bon à Montréal, mais qu’habituellement les vingt degrés en-dessous de zéro sont difficile à supporter pour les livreurs. Un solo de trompette nous transporte alors vers le sixième morceau pour aller Droit Devant. Les « Wohoho » et claquements de mains du public rythment cette prestation haute en couleurs, tout en douceur et en chaleur. On est saisi par la mélodie de Paris – Montréal, alors que le violon frénétique de Marie-Annick Lépine fait bouger nos pieds dans tous les sens. 8 secondes nous donne des frissons avant En berne, l’une de leurs chansons les plus engagées. Introduite par Karl Tremblay par un « on se doit d’emmerder tous les bouffons qui nous gouvernent« , elle déchaîne les foules et fait slamer les plus téméraires du public. Le rythme s’adoucit et glisse dans la nostalgie, avec un retour à leurs premiers amours dans la Toune d’Automne qui se termine sur des assonances reggae avant une pause rafraîchissements.

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Après plusieurs litres de bières vendus et quelques pauses cigarettes, le concert reprend dans une ambiance folk country, verres levés, ponctué des « hihaaaa » des fans reposés. L’archet de la violoniste commence à s’effilocher sous le rythme endiablé de La Manifestation. L’accordéon assure la suite sur un rythme empreint du bon air marin qui nous propulse dans un pub de bord de mer. C’est sans doute après quelques bières partagées avec les pêcheurs que Les Cowboys Fringants décident de signer pour la Marine Marchande le temps d’un morceau. On assistera à une jongle festive de kazoos entre Karl et la régie, kazoos nombreux et colorés qui finiront dans les mains des spectateurs.

On continue notre voyage avec les gammes mélodieuses de la chanteuse pour la charmante histoire du Shack à Hector qui trouvera son apogée dans la descente en live et cul-sec d’une bouteille de Kronenbourg par Karl sur les voix de Jean-François Pauzé à la guitare (entre autres) et Jérôme Dupras à la basse sur l’air bien connu de « il est des nôtres ». Ils nous régalent d’un trop court « en passant par Paris, vidons les bouteilles« . Le banjo continue de faire danser le public pour rendre hommage à La Catherine, puis les notes du clavier se mêlent à celles du violon, donnant une allure déchirante au morceau plein de poésie Louis Hébert. Les solos de violons sont magistraux et emportent nos cœurs et nos corps au rythme des émotions distillées par le groupe. Les mots, les paroles se succèdent à une vitesse folle sous l’élocution assez rocambolesque et l’accent si familier du chanteur.

Après presque 2h de concert, Les Étoiles Filantes s’allument et les téléphones et briquets s’élèvent sous le toit du Trabendo. Les paroles nous transpercent, comme lors d’une première écoute de Mistral Gagnant, avec la nostalgie de la dernière chanson. La ligne d’accordéon est reprise en chœur par le public avec des « lalalala ». Une session de rappel de quatre chansons s’achève par Octobre, ce joli poème qui nous rappelle de profiter de l’instant présent et qui pourrait marquer la fin de ce concert déjà si riche. Karl présente les musiciens et achève le morceau d’un solo de clavier bien senti. Pourtant le public reste sur sa faim et en réclame toujours plus. Le groupe ne semble pas vouloir nous quitter, et c’est au bout d’un second rappel avec Tant Qu’on Aura De L’Amour, puis d’un troisième avec Léopold pour finir sur un quatrième rappel avec Impala Blues que le groupe salue chaleureusement un public léger, souriant et rempli des ondes positives reçues pendant ces 2h30 de concert.

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