Alors que le dernier rendez-vous avec les filles de Mansfield.TYA avait donné lieu à une rencontre à la fois magique et tragique, le goût d’inachevé qui persistait dans ma mémoire donnait irrésistiblement envie de les revoir, dans un autre contexte… autant que faire se peut. Et c’est le festival Les Femmes S’en Mêlent qui m’en a donné l’occasion, dans l’ambiance littéralement surchauffée de l’Astrolabe d’Orléans.
Ce bal du vendredi soir est ouvert par Boys in Lilies, deux autres filles à l’univers particulier. Entre pop et électro, entre Jain et Soléy, le duo manie claviers et machines, guitare et voix pour un ensemble assez hétéroclite mais qui lorgne vers une pop plutôt planante. Avec une belle maîtrise, Boys in Lilies offre une première partie tout à fait dans la veine de ce qui va suivre.
Sans plus de cérémonial, Julia et Carla entrent sur scène après avoir installé elles-mêmes leur matériel : ordinateur pour Julia, violon pour Carla. Dans la pénombre, se découpent ainsi les profils de ces deux filles à la complicité et au talent incomparables lorsqu’elles sont sur scène. Tantôt face à face, tantôt dos à dos, Carla et Julia jouent des lumières tout en clair-obscur pour interpréter les titres de leur dernier album Corpo Inferno. Avec un sourire en coin, Julia chante « Je vais faire la fête à en crever« , pousse le beat électro ou empoigne sa guitare pour suivre Carla d’un regard. Je l’ai déjà dit la dernière fois, mais la proximité de la scène renforce cette fois cette impression de connivence et de sensualité entre les deux musiciennes, y compris sur des titres plus légers comme Gilbert De Clerc ou Dictionnaire Larousse. Bien que moins diversifiée que le 13 novembre dernier au Café de la Danse, la prestation de Mansfield.TYA tient toutes ses promesses. Entre presque fou-rires et autodérision lorsque Julia invoque Michel Sardou et que la salle lui demande un morceau de Michèle Torr, il y a quelque chose de magique chez Mansfield.TYA qui les rend définitivement attachantes.
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