Il devait partager la scène du Point Éphémère avec le duo parisien Hollidays, mais les circonstances en ont décidé autrement. Sans trembler (sauf d’émotion), Xavier Feugray, plus connu sous le pseudonyme NORD, se présente en costume sombre, chemise blanche à col boutonné, chaussures vernis, guitare en main ; un style épuré, à l’image de ses clips. Accompagné de ses deux musiciens, NORD salue une salle déjà conquise.
Conquise par cette fusion entre chanson française et électro : une musique froide, minimaliste et enivrante au service d’une plume qui nous frappe en plein cœur. De la poésie sans prétention : « L’amour sépare / L’amour répare / C’est pas simplement une partie de plaisir quand c’est fini / Quand c’est parti / Des souvenirs ensevelis au fond d’un lit / Dans un recueil / L’amour écueil / L’amour ?? C’est du bonheur ou c’est un deuil / Là sur un banc, une cour d’école / Du bout des doigts l’amour ça colle dis-moi pourquoi« .
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NORD s’est fait repérer par Les Inrocks Lab, France Inter, le festival Off Kultur de Nancy et le Chantier des Francos, avant d’être sélectionné parmi les finalistes des iNOUïs 2016 du Printemps de Bourges. Belle entrée en matière pour l’auteur-compositeur normand (tout vient de là !) dont le deuxième EP est sorti début avril. Les six titres y parlent d’amour, du temps qui passe, de désillusions… Le tout, sur une rythmique parfois entêtante et terriblement efficace ! On pense alors à Stromae et son esthétique léchée ou encore à Grand Corps Malade : NORD déclame plus qu’il ne chante ses textes.
Sur scène, il dédie pour l’occasion le titre Elle voudrait à Elise Preys, chanteuse d’Hollidays. Des instants d’émotion partagés qui n’empêchent pas ses jambes de le démanger ; elles twistent (timidement) toutes seules. NORD est à l’aise, blague en remerciant la salle après seulement deux titres joués : « C’était super, merci et à bientôt !« , ou fait croire à un titre inédit… Mais voilà déjà l’heure du rappel avec L’éclaircie, puis de nouveau L’amour s’en va repris en chœur par la salle (malgré de pénibles vibrations des basses). L’amour du NORD est contagieux (parole de normande) !