Depuis son album éponyme sorti en 2011, le groupe Bon Iver (prononcez à la française) mené par Justin Vernon avait écumé les scènes et autres festivals du monde entier l’année suivant, armé d’une folk un peu hachée et brute de décoffrage. Puis il y a eu un retour en studio ponctué de rares apparitions, notamment sur la BO du film Wish I Was Here. C’est dire si le nouvel opus du groupe américain était attendu.
À la première écoute, les trente premières secondes permettent de reconnaître le style inimitable de Bon Iver : voix haut perchée, guitare folk, lourdes percussions. Pas de doute, cet album sera dans la lignée des précédents, même si le sample devrait nous mettre la puce à l’oreille. La comparaison avec les précédents opus s’arrête en effet là. Dès le second titre, les machines remplacent les guitares et imposent leurs beats crasseux. Les arrangements sont complexes, conceptuels, à l’image des titres qui ressemblent à des mots de passe d’informaticien (j’ai presque renoncé à les citer, vous m’excuserez). La voix abuse de l’autotune sur le troisième titre jusqu’à un quasi écœurement. Sur 33 « GOD (ouf !), le concept atteint son paroxysme avec une construction torturée et pourtant d’une précision redoutable.
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Puis la redescente s’amorce, en douceur, appuyée par des polyphonies numériques rassurantes et la guitare Dobro toujours présente. On finit par retrouver ses marques sur le sixième titre et la formule qui a fait le succès des précédents morceaux : percussions et son métallique de la Dobro. Les trois derniers titres déroulent une fin de tracklist plus tranquille, ponctuée de quelques passages expérimentaux assez bien sentis. Et c’est bien là le tour de force de cet album, qui est à ce jour – et de loin – le plus expérimental et conceptuel du groupe. Bon Iver explore des frontières musicales, joue des machines et de la folk brute, aussi bien que d’intonations jazzy et de cordes, quitte à nous déboussoler tout au long d’un album dense et complexe. Mais le résultat est là, fort, étrange, atypique et pénétrant. Il est de bon ton de qualifier ce genre d’oeuvre d’OVNI. Il ne vous reste qu’à écouter et vous faire votre propre avis.
Bon Iver sera en concert au Zénith le 22 (!) janvier 2017, dépêchez-vous, il ne reste que quelques places… et un million de raisons d’y aller.
- 22 (OVER S∞∞N)
- 10 d E A T h b R E a s T ⚄ ⚄
- 715 – CRΣΣKS
- 33 “GOD
- 29 #Strafford APTS
- 666 ʇ
- 21 M♢♢N WATER
- 8 (circle)
- ____45_____
- 00000 Million
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