À vingt-neuf ans, Angel Olsen sort son troisième album My woman. C’est une voix grave, langoureuse qui introduit l’album et qui nous frappe d’emblée. Difficile de ne pas penser à Lana Del Rey et pourtant, la voix de la jeune artiste américaine est bien plus complexe et riche que celle de sa consœur superstar.
Intern et ses synthés ambiance eighties est d’une sobriété étonnante. La voix d’Angel Olsen est tantôt profonde, tantôt douce, presque fragile. Probablement le meilleur titre de l’album, hypnotique et planant. Changement d’ambiance avec Never be mine, titre pop entêtant, un brin rétro. Angel Olsen dose parfaitement sa voix, donnant ainsi l’illusion, avec ce refrain répétitif, d’une boucle sans fin dans laquelle on se retrouve prisonnier.
Décidément, difficile de cerner cette jeune femme : avec Shut up kiss me, Angel Olsen touche cette fois-ci au rock. Sa voix se dévoile plus puissante, voire autoritaire (« Shut up, Kiss me, hold me tight« ). Une histoire d’amour emplie de désespoir : « We could still be having some / Sweet memories / This heart still beats for you / Why can’t you see ? ». Et pourtant, on la retrouve dans un clip décalé, coiffée d’une perruque argentée et chaussée de patins.
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Avec Give it up et Not gonna kill you, l’artiste poursuit sur sa lancée. Deux titres efficaces, mais ce qui suit est bien plus intéressant.
En effet, l’album est construit en deux parties bien distinctes. Les cinq premiers titres montrent une Angel Olsen énergique, quand les cinq suivants nous dévoilent un côté plus sensible et vulnérable, en commençant par Heart shaped face : 5’34 d’une rare douceur et d’une classieuse nonchalance. Sister emprunte le même chemin. Adoptée à l’âge de trois ans, Angel Olsen s’imagine une sœur : « I want to know you / I want to show you / I want to be there / I want to see her / Piece us together… ». Le titre monte peu à peu en puissance, porté par des chœurs, avant de finir par être susurré. Enfin, le magnifique titre Pops nous oblige également à tendre l’oreille, bouclant en douceur l’album.
C’est mélancolique, rock, folk, rétro, planant et gracieux… Certains titres (Intern, Sister) trouveraient facilement leur place dans la bande originale d’un film de Nicolas Winding Refn (Drive, Only God Forgives, The Neon Demon). C’est dire la charge émotionnelle contenue dans ces dix titres.
Tracklist
- Intern
- Never be mine
- Shut up kiss me
- Give it up
- Not gonna kill you
- Heart shaped face
- Sister
- Those were the days
- Woman
- Pops
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