Désinvolt a passé le dernier week-end de juin à Solidays ! Après un vendredi riche en couleurs, avec Gaël Faye, Prodigy, Acid Arab ou encore Vitalic, on débarque le samedi dès 14h pour goûter l’ambiance à l’ouverture. Un point à retenir de ce festival est l’excellente gestion des toilettes ! La réflexion peut sembler futile, mais avoir des toilettes régulièrement nettoyées, posées sur des dalles de plastique, à proximité d’un endroit où se laver les mains est un gros plus quand on est en festival !
Nous arrivons sur le festival en douceur. Sur la scène César Circus, deux groupes ont été sélectionnés via Les Musiciens du Métro. In The Can ouvre le bal avec une folk douce aux accents rock. Sur scène, les deux frères, originaires d’Ile-de-France, donnent le ton et transmettent leur enthousiasme. Le changement de plateau est un peu long entre les deux groupes, mais c’est pour faire attendre un peu plus les suivants Ko Ko Mo, originaire de Nantes. Ils balancent un bon rock bien efficace. Sur scène, un batteur superbement tatoué et un chanteur-guitariste bien inspiré par le hard rock des 70’s. Les vocaux sont sérieux, la guitare envoie des riffs excellents, et on est scotché par le jeu impressionnant du batteur sur ses toms. Ils arrivent à mettre le feu dès le début d’après-midi. Leur reprise de Personal Jesus est excellente. Ils souhaitent un joyeux anniversaire au collectif Les Musiciens du Métro, et remercient la RATP ce qui déclenche les rires de la foule. Leur enthousiasme débordant est contagieux.
On se balade un peu autour des animations, et on entend le set de Cage The Elephant sur la scène Bagatelle. Le groupe est l’un des coups de cœur de la programmation et balance un rock tout en détente, teinté de riffs énergiques et d’une pointe de psychédélisme.
On poursuit sur la scène Domino avec The Strypes. Les quatre artistes ont adopté un look décalé associé à une bonne énergie. Ils proposent une bonne brit-pop comme on l’aime, à la fois mélodique et rageuse. On apprécie les vocaux et les mélodies efficaces. Le chant pas toujours juste mais ça colle bien à l’esprit rock. Le bassiste se donne à fond. L’attitude est à la fois désinvolte et sérieuse. Les riffs de guitare sont vibrants et sont soutenus par une basse carrée, l’harmonica se marie à merveille avec l’ensemble du set et donne un petit côté rétro appréciable. La foule danse avec plaisir et en redemande.
Le temps de remonter vers l’expo Happy Sex et le village solidarité, on s’arrête devant La Caravane Passe sur la scène Paris. Le groupe envoie un rap balkanique délicieux souligné par des cuivres énergiques. On retrouve une base d’instrumentation rap avec des textes engagés et une ambiance bien chaude. On s’éclate sur Shouf La Chapka et T’as La Touche Manouche. Leur swing folklorique met un sourire sur le visage des spectateurs et les préparent avant la Color Party et son nuage de couleurs.
On fait le tour du Village Solidarité où des associations de solidarité internationale côtoient celles qui s’occupent d’environnement, et ceux qui se battent pour les droits humains. On s’arrête rapidement devant les stands sur la citoyenneté, ceux qui luttent contre l’exclusion, ceux qui promeuvent l’inclusion des personnes en situation de handicap ou des personnes LGBTQIA+. On passe devant les stands santé avec la prévention, la lutte contre le Sida et la réduction des risques en matière de consommation de drogues. Solidays reste un festival très marqué par la dimension militante et l’importance de la lutte pour les droits humains.
On repart sur les concerts au César Circus. Octave Noire s’installe dans une ambiance bleutée. Le début est très électro et assez sombre. La voix se fait profonde, les textes sensibles. Sur scène, un clavier, une batterie et un machiniste accompagnent le chanteur qui joue avec les samples. On découvre Un nouveau monde et les mélodies très eighties du groupe. On pense à Sébastien Tellier, ou à Daho. L’atmosphère nous plonge dans un univers sombre, un peu torturé et cérébral. Une programmation osée pour un festival comme Solidays.
On revient sur nos pas au son de Broken Back qui enflamme Bagatelle. Après un hommage aux réfugiés, c’est Ibrahim Maalouf qui s’installe sur la scène Paris. Il commence dans un style électro-world au clavier, puis s’arme de sa trompette et balance son jazz-cool teinté de fusion. Le programme est le même que l’année précédente, la tournée et les milliers d’improvisations en plus. Les notes orientales légères de Maalouf dialoguent avec le flux d’ondes qu’envoie le groupe des musiciens. On savoure le solo endiablé du claviériste. Maalouf prend le micro et fait chanter la foule. On arrive à certains moments dans de l’électro-pop dansante à souhait. L’artiste témoigne d’un plaisir communicatif. Plusieurs reprises de l’album Illusions ravissent les spectateurs. Maalouf invite la foule à danser. On assiste à une succession d’ambiances allant de l’ultra cool jusqu’au jazz bebop pour revenir vers quelque chose de plus planant. Ibrahim Maalouf réussit l’exploit de faire du jazz une musique de festival, accessible et populaire. Les musiciens enchaînent avec des morceaux du dernier album Red and Black Light. Le trompettiste incite le public à chanter avec lui. Les vocaux soutenus par l’auditoire sont magnifiques. On se laisse emporter par le magnifique True Sorry en fin de set, heureux d’avoir vécu l’expérience.
Isaac Delusion s’empare ensuite du Dôme pour un trip-hop aux tonalités pop. Les morceaux sont hyper agréables et parfaitement cools ce qui fait une bonne transition avec de set de Maalouf. Le groupe offre une très belle interprétation de leur morceau Isabella. La voix est belle, planante voire éthérée, les mélodies sont à la fois rêveuses et enjouées. Le public est séduit, réactif et participant. Certains morceaux s’offrent des accents un peu psychédéliques, d’autres posent une ambiance jazzy pleine de groove. A la batterie, des roulements appuyés succèdent à des parties beaucoup plus aériennes. L’instrumentation est variée et créative. On est touchés par le titre Voyager, autant que par Black Widow. Le public danse, saute et applaudit à n’en plus finir. Un set de grande qualité.
On passe devant le César Circus où le rappeur KillASon ambiance sévèrement la foule. L’artiste déploie un phrasé précis et ciselé sur des beats puissants. Il saute aux quatre coins de la scène et donne de sa personne tout en gardant un flow exigeant. Les instrumentations virent à l’électro en fin de prestation ce qui donne une sensation de profondeur vibrante. Les pulsations secouent le corps et font vibrer le crâne. C’est du sérieux.
Le soleil se couche sur Solidays alors qu’Archive s’installe sur la scène Paris et affiche son logo cruciforme. Le chanteur a coiffé ses longs cheveux d’un chapeau aux larges bords. Sur les écrans, des vidéos psychédéliques habillent les prises de vue du set. Le groupe délivre un excellente prestation, mélange de rock, de trip-hop et d’électro. Les lumières sont impressionnantes la prestation est terriblement convaincante. Les morceaux sont poussés dans leurs retranchements pour en tirer l’essence pure. On est soulevé par You Make Me Feel, Bullets ou le classique Fuck U. Les chœurs sont puissants, le chant aérien. La batterie se déchaîne, la guitare est vrombissante. Tous les musiciens ont orné leur costume du ruban rouge de Solidarité Sida. Les titres sont habités et incarnés à merveille sur la scène de Solidays. Le set se termine sur les chœurs de la foule qui reprend d’une seule voix « Fuck you anyway » portée par des riffs rugissants. Une vraie claque.
C’est hyper motivées qu’on arrive devant Bagatelle pour se prendre de plein fouet le set de Birdy Nam Nam. Très remonté, le crew composé de Lil’Mike, Crazy B et DJ Need enflamme la nuit qui commence. Ils ont intégré et remis à leur sauce tout la musique électronique de ces dix dernières années. Les productions mêlent techno, hardtek, minimale, dubstep. C’est ultra puissant, ça fait danser toute la pelouse de l’hippodrome. On a droit à des sons jungle, voire transe. C’est jouissif. Les rythmes s’entremêlent et se superposent pour donner une vague sonore qui vient soulever les neurones. On savoure le son qui devient palpable. Les session scratch sont excellentes, une belle démo de turntablists.
On repart le cerveau encore vibrant. En passant, on croise Mai Lan qui chauffe le César Circus et Kery James qui pose ses paroles engagés sur le Dôme. On laisse le festival plonger doucement dans une électro exigeante avec le Nova Club, Malaa, ou encore Boris Brejcha.
Photos © Dody.
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