En cette journée internationale des droits des femmes, le Pan Piper s’alliait au festival Les Femmes S’en Mêlent pour une soirée de concerts. Cinq artistes se succèdent et mettent à l’honneur la créativité féminine et l’indépendance. Les français d’Horizons et les canadiens de Ambiances Ambiguës nous proposent une double soirée, qui se déroule ce soir à Paris et qui aura lieu le 23 mars au Club Soda à Montréal. Comme on l’a compris, artistes canadiennes et françaises vont se succéder sur la scène du Pan Piper.
La soirée débute à 19h avec Bakel. Née à Roubaix en 1989, l’artiste au look tomboy nous présente son premier EP intitulé L’Eau qui dort. Un phrasé rap, une touche de folk et une ambiance électro-pop nous accueillent en douceur pour ce début de soirée. La salle se remplit tranquillement au fur et à mesure des morceaux.
On poursuit le voyage avec Annie Sama. Chanteuse, compositrice, productrice et performeuse, l’artiste canadienne, d’origine congolaise, nous livre une prestation incarnée et vivante. Vêtue d’une longue robe blanche, la tête ornée de tresses immenses, Annie Sama propose une électro-pop raffinée aux accents indus. L’alliance des machines et du chant est groovy et punchy. Elle nous offrira quelques démonstrations de danse/transe pour illustrer ses morceaux. On retient le très bon Freedom qui fait son petit effet sur la foule du Pan Piper.
C’est La Bronze qui prend la suite. Le groupe est portée par la talentueuse Nadia Essadiqi vêtue d’une robe verte très moulante et d’épaulettes pailletées. La prestation est dynamique, rythmée et pleine d’humour. Les textes sont puissants, notamment On danse par en dedans et Je n’ai plus peur de l’hiver. On retiendra surtout la reprise de Formidable de Stromae en arabe qui file des frissons à toute la salle. Le groupe termine avec une chanson hommage à Paris introduite par un petit sketch sur les parisiens qui fait bien rire le public conquit du Pan Piper.
On change d’ambiance avec Flèche Love. Accompagnée par un batteur et deux claviéristes masqués, l’artiste installe une ambiance mystique sur le Pan Piper. Alliant anglais, espagnol et allemand dans des textes forts et engagés, Flèche Love bouleverse tant par son propos que par sa posture. Elle se lance dans des sessions de danse proches de la possession et harangue le public avec passion. Elle termine par le fédérateur Sisters qui fera chanter toute la salle et toutes les artistes de la soirée qui sont venues la rejoindre sur scène.
La soirée se termine en beauté avec La Mess et son univers psyché. Affublée d’épaulettes taillées au couteau qui lui donnent un air de Nosferatu, Jessica Fitoussi capte l’esprit du spectateur et fascine par sa présence. La voix est profonde, les instru enveloppantes. La Mess emporte dans un univers onirique à la fois sombre et doux. On retrouve une dimension presque sacrée dans le chant et la mise en scène. Sweet Rage est particulièrement fort ainsi que le magnifique These Days qui laisse dans la salle une atmosphère planante à souhait.
L’alliance des producteurs Horizons et Ambiances Ambiguës avec le festival Les Femmes S’en Mêlent a été un vrai succès. Elle a permis la découverte d’artistes aux univers riches et puissants, et le partage d’une créativité neuve. On souhaite autant de plaisir à nos amis québécois le 23 mars.