Tout a commencé la semaine dernière avec un SMS d’une amie pictavienne : « Rone sera à la Carrière le jeudi 18 avec Manvoy et Cubenx […]. Tentant, non ? ». Mon sang n’a fait qu’un tour : Rone, à une heure de chez moi, c’est une occasion que je ne peux décemment pas laisser passer.
Renseignement pris, la Carrière de Normandoux organise des concerts presque tous les soir d’été, d’où le nom de son programme (Soirs d’Eté donc 😉 ) dans un cadre des plus sympathiques. Au programme, vous trouverez de l’électro, du classique, du contemporain et des musiques du monde. Bref, de quoi faire de belles découvertes, voire tomber parfois sur quelques pépites comme Rone, une valeur désormais sûre pour les amateurs de minimale.
Arrivé sur place à 21h30, j’attrape au vol la performance de Manvoy de Saint Sadrill tout en bataillant avec l’appareil photo emprunté à un ami que je n’arriverai finalement pas à configurer, à mon plus grand regret – n’étant pas photographe (sic), j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. A peine sortis de table, les spectateurs qui ont profité du cadre bucolique de la Carrière savourent le chant délicat de l’un des derniers talents dénichés par Agoria.
MANVOY – Soeheniona (unreleased) – Features BALANCE 016 by AGORIA
Simplement accompagné au piano, ses chants renforcés par quelques effets électroniques en auront fait rêver plus d’un, moi le premier, au point de pousser le public, assis le plus simplement du monde face à lui, à réclamer un rappel. Cette découverte valait déjà bien le déplacement !
Après quelques minutes de pause, dont je profite pour prendre un verre et ranger cet appareil photo récalcitrant, Cubenx & Fraction prennent place et commencent à faire entendre de douces nappes et rythmiques qui séduiront d’abord timidement le public et qui feront monter progressivement la pression, tantôt s’aidant d’une guitare, pour Fraction, ou d’une basse, pour Cubenx. Faisant intervenir également Manvoy de Saint Sadrill, la transition sera très agréable, toujours poétique, souvent entraînante, mais trop douce pour véritablement rassasier les gourmands de beats face à la scène. En ce qui me concerne, je découvrais ces deux artistes et ai beaucoup apprécié leur prestation. Cela n’a cependant pas été le coup de foudre, mais ils ont suffisamment attiré mon attention pour que je les suive de plus près à l’avenir. Après plus d’une heure de show qui aura tout de même contenté la majorité, le duo laisse sa place.
Il ne faudra pas cinq minutes pour qu’Erwan Castex allias Rone ne fasse à son tour résonner la place. Que vous dire de lui ? En ce qui me concerne, c’est mon petit frère qui me l’a fait découvrir au détour d’une compile pendant un repas. Entre deux bouchées, Bora (vocal) a attiré mon attention et m’a coupé l’appétit, me transportant dans un monde empreint uniquement des essences du réel : depuis, à chaque écoute, impossible de faire quoi que ce soit d’autre qu’écouter en y focalisant toute mon attention. L’album Spanish Breakfeast, que j’ai découvert par la suite, gardera cette ambiance musicale empreinte de paradis, entre rêve et les bons cotés de la réalité.
Rone – Bora (vocal) [iF1005/2009] by Rone
Revenons justement sur terre, ce soir, Rone est aux platines. Et ce soir, il était accompagné sur une bonne partie de son set par le flutiste traversier (ça se dit, ça ?) Scalde qui n’a pas été pour rien dans la progression de l’ambiance : quel souffle ! (merci au commentaire de Johnny qui complète un manque de professionnalisme de ma part)
En live aussi, Rone sait attirer l’attention sur lui. S’il sait parfaitement infliger une certaine frustration au début de son set – oui, après Cubenx & Fraction, le public était déjà plutôt chaud ! – ce ne sera que pour mieux nous permettre de nous lâcher ensuite, en dosant parfaitement le rythme et la progression du show. A chaque enchaînement, une petite voix dans la tête nous dit « Enfin, ça y est, c’est le moment de se lâcher ». Et à chaque fois on repousse un peu ses inhibitions, et à chaque fois, il nous trouve le moyen de repousser encore un peu plus les frontières du bien-être. Et quand le public reconnait le riff de Bora (Vocal), alors, il n’y a plus rien d’autre que le plaisir d’être là, de scander « y a pas de concessions avec la vie », « Putain de merde, quoi ! C’est quand même extraordinaire » ! Le set en est à peine à la moitié, mais à partir de là, toute notion d’individu nous a quitté, le public ne fait plus qu’un. Mais c’est encore à la naissance en direct de So so so, son dernier hit, que le public retrouve encore un nouveau souffle. Entre thérapie, partage et pur son, Rone en live, c’est un moment unique. Tellement à fond qu’on est même un peu soulagé quand le son s’éteint : auparavant, il était juste hors de question de reprendre son souffle. Un seul petit regret : j’aurais bien aimé entendre la voix du DJ pendant le spectacle, mais je ne suis pas certain que cela aurait eu plus d’effet que son sourire communiquant.
En ce qui me concerne, la soirée restera en mémoire, et on le doit autant aux artistes de cette soirée qu’au cadre magnifique de la Carrière de Normandoux : jugez-en avec leurs photos. Je découvrais ce parc, cet espace creusé à même la roche sur le lac que surplombent la scène et le dancefloor. Un lieu intimiste au cours duquel les artistes se laissent interpeller à peine descendus de scène pour signer de ci de là, un autographe qui restera la preuve d’un moment inoubliable.
Photos © Alexandre BOUGES.
Manvoy de Saint Sadrill :
Le Souncloud de Manvoy de Saint Sadrill
Le Facebook de Manvoy de Saint Sadrill
Cubenx :
Le Souncloud de Cubenx
Le site officiel de Cubenx
Le Facebook de Cubenx
Fraction :
Le Souncloud de Manvoy de Saint Sadrill
Le blog de Fraction
Le Facebook de Fraction
Rone :
Le Souncloud de Rone
Le Facebook de Rone
Le Twitter de Rone
Écouter Rone sur Deezer
Label InFine :
Site officiel du label InFine
Un commentaire
le gars à la flute s’appelle SCALDE; il avait chanté en 2010 à la carrière avec Fredo Viola.
Il fait également partie du fabuleux concept ARANDEL. Un grand monsieur!!!!