Depuis la sortie de Different Gear, Still Speeding fin février 2011, premier album du groupe Beady Eye, nouveau line-up fondée sur les cendres d’Oasis et emmené par son frère cadet Liam Gallagher, on était impatients de voir ce qu’allait nous pondre celui que l’on considère toujours comme l’ancien cerveau de la bande, Noel Gallagher.
Presque neuf mois plus tard, c’est dorénavant chose faite avec la sortie de Noel Gallagher High Flying Birds. La guerre fratricide qui oppose les deux frangins originaires de Manchester n’a jamais cessé de faire parler d’elle dans les médias depuis le split d’Oasis en 2009 (voir article de Libération paru le 29 août 2009, ici) et la compétition qui les oppose a rendu l’attente du public encore plus exigeante.
Cependant, Different Gear, Still Speeding a calmé les ardeurs de bien du monde. On a pu lire et entendre tout et n’importe quoi à propos de la galette de Beady Eye, des critiques les plus enthousiastes à celles les plus les terribles. L’entrée dans l’arène du premier solo de Noel Gallagher a donc été appréhendée avec précaution.
Ce dernier a d’ailleurs lui-même longtemps peaufiné son objet avant que l’on puisse en écouter un premier extrait sur les ondes, le single The Death Of You And Me, qui sans vraiment réussir à s’émanciper de l’image d’Oasis qui lui colle décidément à la peau (le morceau faisant trop penser au titre The Importance Of Being Idle sorti en 2005 sur le sixième album du groupe Don’t Believe The Truth), laissait néanmoins présager une œuvre de meilleure facture que celle de son petit frère.
Une image floue sur laquelle on arrive à peine à reconnaitre le mancunien, et cette particule attachée à son nom : « High Flying Birds« . C’est ainsi qu’est composée la pochette du disque. Volonté d’une part pour Noel de se montrer sous un autre jour, lui qui n’a jamais écrit de chanson autrement qu’entouré par ceux qui l’accompagnait, mais aussi, toujours faire oublier l’image du rockeur arrogant et sur de lui qu’il pouvait laisser paraitre à l’époque : « Qui sont les High Flying birds : personne en particulier : Noel c’est moi et quiconque se trouve dans les parages au moment où je fais un truc quel qu’il soit. Un genre de collectif assez libre » a-t-il déclaré. Le nouveau nom de scène choisi pourrait alors traduire une certaine timidité, assumée par l’intéressé dès le début de sa carrière, d’où le fait de ne pas laisser son patronyme seul trainer en haut de l’affiche.
Le disque lui aussi s’inscrit dans cette logique. Entre tentatives d’émancipations et grandes envolées pour un album que lui-même observe comme « une structure narrative où il était question d’amour, d’espoir, de désir d’évasion » (Le Monde, le 17/10/11), Noel fait surtout preuve d’humilité contrairement à l’attitude plus détraquée que son frère et son ancienne bande dégageait sur Different Gear, Still Speeding. C’est sans doute du côté de son âge qu’il faut trouver une raison à cela, un mariage et un enfant plus tard, papa Gallagher a aussi fêté ses 44 ans en mai dernier, il s’est sûrement assagi donc, un constat que l’on observe souvent chez n’importe quel artiste.
Son disque n’en devient que plus honnête, même si certaines orchestrations auraient méritées un traitement un peu moins lourd, dégrossi d’effets comme des reverb’ notamment pas forcément utiles (Everybody On The Run et Stop The Clocks).
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Et même si le fantôme d’Oasis plane toujours au-dessus du disque (certains morceaux ont en effet été écrits à l’époque où Noel et Liam ne s’étaient pas encore lancé de guitares à travers la gueule), Noel Gallagher reste un grand songwriter aux mélodies uniques et aux refrains imparables. Avec Noel Gallagher’s High Flying Birds, le grand frère nous balance là un disque à se mettre dans les oreilles et à écouter sans modération, bourré d’excellents morceaux (un gros plus pour AKA… Broken Arrow). Certains auraient préféré une version acoustique de ce premier solo, n’en déplaise aux autres, un deuxième album est déjà en préparation, encore une fois, comme il est dorénavant coutume avec la famille Gallagher, patience…
Noel Gallagher High Flying Birds
Date de sortie : 17.10.2011
Label : Sour Mash Records/PIAS France
Site Officiel
Site Officiel d’Oasis
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Twitter
Chaîne Youtube Officielle de Noel Gallagher
Ecouter Noel Gallagher HIgh Flying Birds sur Deezer
Concert de Noel Gallagher au BBC Radio Theatre
3 commentaires
Cécilia, c’est une chronique d’album, en quoi ca te pose un problème?
tu veux faire une analyse acoustique et sémantique? je pense que l’équipe desinvolt se fera un plaisir de diffuser ton formidable travail.
Avec tous les articles qu’on a sorti à l’époque au sujet la séparation du groupe, il a choisi de linker un article de Libé ! Bouuuuh 🙁
(Sinon, merci de l’info, je vais aller écouter ça)
Vous appelez ça une analyse d’album ?