Autant encensé que décrié par le public et les critiques lors de sa sortie en 2001, l’album Discovery de Daft Punk aura finalement, au fil des années, réussit à s’imposer comme un album culte, un objet de référence dans l’univers de la musique électronique actuelle et comme un véritable succès commercial. Aujourd’hui, le nombre total de ventes de Discovery ne doit pas être loin de s’acheminer les 3,5 ou 4 millions d’exemplaires (EMI, leur maison de disque, en comptabilisait 2,7 millions en 2003). Un album bourré de tubes qu’on entend toujours par-ci, par-là encore aujourd’hui, démontrant bien l’intérêt du public pour le groupe et sa techno baignée dans le funk et le disco. D’ailleurs l’emballement autour de la sortie de la B.O du film Tron en 2010, réalisée par les deux versaillais, est révélatrice de l’aura qui entoure toujours le duo en 2012.
Difficile dans ce cas-là, lorsque l’on se penche un peu sur Discovery, d’en ressortir avec un seul morceau en tête : One More Time, Aerodynamic, Digital Love, plus loin Face To Face (on pourrait citer les 14 pistes qui composent l’album comme ça)… Cependant, il reste un titre qui n’a pas profité de la même exposition que les autres, c’est le dernier morceau du disque, Too Long. Sûrement un choix de la part des auteurs de ne pas en faire un single à part entière, mais aussi de par sa durée (le titre ne dure pas moins de 10 minutes) qui ne permettait pas un passage sur les ondes, Too long est resté dans l’ombre de ses grands-frères devenus depuis des hits.
Pourtant, par sa construction et son ambition, l’œuvre possède toutes les qualités requises pour aller faire un tour du côté des dancefloors, le lieu où chaque œuvre de Daft Punk est destinée à terminer ses jours selon ses créateurs.
On entre dans le morceau tout en douceur par la voix de Romanthony, légère et tremblante, posée sur une introduction tirée d’un sample de Rose Royce de 1979, First Come, First Serve. Le temps de laisser l’auditeur pénétrer le corps de la composition, les pads synthétiques font leur entrée et terminent d’imprégner chacun de nos sens. Une minute trente de transe plus tard et c’est l’explosion. La rythmique techno est lâchée, soutenue par une ligne de basse funk qui ne cache rien de son but ultime : vous entrainer sur la piste et vous obliger à vous lâchez. Les paroles de Romanthony sont on ne peut plus explicites à ce sujet d’ailleurs : « It’s been much too long, I feel it coming on, The feelings in my bones (…) My mind is set so free, I’m where I want to be, To get the best of me » (« C’était beaucoup trop long, je sens que ça vient, ces sensations dans mes os (…) Mon esprit se libère, je suis là où je veux être, à donner le meilleur de moi-même« ).
Chez Daft Punk, on prône l’amour, le plaisir et l’insouciance. Des émotions et des sentiments très humains au fond, que nos deux robots en quête d’humanité n’auront de cesse de chercher tout au long de leur discographie, voir de leur filmographie. On pense bien sûr à leur film, Daft Punk’s Electroma, mais aussi à leur film d’animation réunissant l’ensemble des clips tirés de Discovery et réalisé par le créateur d’Albator, le japonais Leiji Matsumoto. Évidemment, Too Long en fait partie.
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« Too Long » par Gonzales (Daft Club)