Un mois après un concert explosif dans un Zénith parisien complet, nos cinq belges préférés continuent d’arpenter les routes, et c’est avec un immense plaisir que nous les avons recroisé à Nancy, le 19 novembre pour une des dernières dates de leur tournée.
Le décor n’est définitivement pas le même. Arrivé à 19h devant la salle de l’Autre Canal, il y a tout juste 3 personnes devant nous dans la file d’attente. Une bonne occasion pour faire connaissance, échanger nos points de vue sur le précédent concert à Paris ou sur le nouvel album de Muse, tout en essayant d’oublier le froid nancéen. Il faudra cependant attendre 20h pour qu’on nous laisse enfin entrer. Contrôle des billets, puis on fonce découvrir cette toute jeune salle. Un décor assez froid, on a plus l’impression d’être dans un entrepôt que dans une salle de concert, la salle est petite, mais pas trop, juste ce qu’il faut. On prend place au premier rang, dans la fosse, les mains sur la barrière de sécurité, juste entre le piano de John et la guitare de Jean. La place idéale.
La première partie est assurée par Sold out. Pas de chance pour moi qui n’avait que peu apprécié ce groupe lors du concert au Zénith de Paris où ils étaient aussi en première partie. Si leur musique a encore été trop électro à mon goût, le jeu de lumière était un peu moins éblouissant ce qui a rendu le moment moins désagréable.
Puis arrive enfin le tour, tant attendu, de Ghinzu. Le show débute, comme à son habitude, avec Mother Allegra, Mirror Mirror et Dream Maker. Pourtant, dans la fosse, l’ambiance est loin d’être à la fête. Une femme assez âgée (installée juste derrière nous) ne cesse de se plaindre des « jeunes qui bougent trop », et ne trouve rien de plus intelligent à faire pour les calmer que de leur mettre des coups. Le ton monte, les insultent suivent, mais elle refuse l’idée qu’un concert de rock c’est fait pour sauter partout, et que si elle veut être tranquille, elle peut aller se caler dans les gradins.
Mais revenons à nos moutons. Ghinzu continue avec Cold love et Take it easy. Le calme, c’est vraiment pas pour maintenant, la fosse s’agite, on saute en rythme, le point levé, en hurlant les paroles, putain que c’est bon (et c’est encore meilleur quand, à force de s’agiter, le public éloigne la râleuse qui commençait à plus que m’énerver à force de me mettre des coups dans le dos) !
Rien de tel alors que Dragon et le déhanché de John Stargasm pour retrouver son calme intérieur et se remettre à fond dans le concert. Ghinzu enchaine sur The Dragster Wave, puis 21st Century Crooners et Do you read me. On transpire comme jamais, on a plus de voix, on en peut déjà plus, mais on continue de danser et hurler comme des dingues. De toute façon, le repos, c’est pas pour maintenant. Ghinzu reprend une nouvelle fois Twist and Shout, et nous on puise dans nos réserves pour continuer d’assurer notre part du spectacle.
Vient ensuite The end of the world, le public commence à fatiguer, ça se sent. Mais John ne compte pas baisser les bras si tôt et débute Chocolate tube. « Mais qu’est ce que c’est ? » « AH AH ! » On donne de la voix !
Kill the surfer et ‘Til You Faint pour clôturer le show. Bien sûr, c’est sans compter les rappels. Retour sur scène avec This light. Pour une fois, Greg ne casse rien après cette chanson, il faut dire qu’il était aux abonnés absent ce soir. Lui d’habitude déjanté semble planer sur une autre planète. Quand à nous, on jette nos dernières forces dans This war is silent et Mine. Nouveaux aux revoir, nouveaux cris, nouveau rappel. Pour ceux qui attendaient Blow, il faudra repasser. Ghinzu nous a prévu Dracula cowboy et Je t’attendrai et cette fois, ils s’en iront définitivement.
Ne reste qu’à rentrer chez nous, péniblement tant on est vidés, mais des étoiles plein la tête. Et puis malgré la fatigue, on trouvera tout de même la force de chanter Chocolate tube sur le trajet.
Et à la grande question « Quel concert était le meilleur ? Paris ou Nancy ? », il sera difficile de répondre. Si les setlists étaient très semblables, celle de Paris était un peu meilleure. Pourtant le groupe était plus marrant à voir dans cette petite salle. Les costumes étaient un peu moins ajustés, on était plus dans la déconne. D’ailleurs, on a pu voir les cinq belges se regrouper par moment et discuter à voix basse de comment ils allaient faire le prochain morceau. Moins de pression, plus d’improvisation. Quand à l’ambiance générale… Comment faire un choix entre une salle immense qui saute partout, ou un petit public qui s’agite au moins autant mais dont on a vraiment la sensation de faire partie ?
Allez, égalité, et vivement la prochaine date !
Photos © Nicolas Billiaux