Lundi dernier, la salle du Gaumont Opéra accueillait dans ses murs le Neko Light Orchestra pour un concert en hommage aux musiques des films d’Hayao Miyazaki. Durant pas moins de deux heures, les musiciens nous proposent leurs versions des chansons et principaux thèmes qui accompagnent les œuvres du réalisateur japonais.
Sur scène huit musiciens, tous multi-instrumentistes, se relaient pour donner vie à la musique de Joe Hisaishi, compositeur officiel des studios Ghibli. Ils arborent tous le même bleu électrique comme couleur capillaire, ce qui ajoute au côté japonais de l’ensemble. Les garçons ont l’allure de personnages imaginaires, leur visage est peinturluré en noir. L’orchestre s’organise autour d’une formation principale composée par Nico au piano, Alex Mc Fly à la guitare, Flo à la basse, Sally au violon, Thomas au violoncelle, Jean aux percussions et l’impressionnante Norieh au chant lyrique. Ils seront rejoints par Pauline à la harpe sur le medley du film Arrietty.
Les musiciens descendent depuis le fond de la salle et s’installent derrière leurs instruments pour ouvrir le set avec le thème de Nausicaa qui donne son nom au concert de ce soir. Sally est impressionnante au violon, les musiciens installent leur style et enchaînent sur les morceaux de Ponyo sur la Falaise. Des extraits des films sont projetés sur l’écran pendant la performance. Chacun a le loisir de découvrir ou de revivre les émotions suscitées par ces thèmes et par les œuvres cinématographiques auxquels ils sont liés. Le Château Ambulant poursuit la revue du travail du duo Miyazaki/Hisaishi. L’intensité émotionnelle monte d’un cran grâce à la puissance du chant de Norieh. On se laisse emporter par les montées et descentes du thème du Voyage de Chihiro, avec le très beau morceau Un Jour d’Été. Kiki la Petite Sorcière donne une touche d’insouciance au concert, suivie par les musiques du Château dans le Ciel et le sublime morceau La Puta (qui désigne l’île sur laquelle les enfants se retrouvent à la fin du film). Celui-là nous provoque un retour en enfance doux et émouvant, à l’image de la prestation de ce soir. La langue japonaise emporte l’esprit et le cœur loin de la grisaille parisienne, dans un monde onirique teinté de mélancolie.
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Porco Rosso s’envole et me ramène dans mes souvenirs. Nous sommes dans les nuages, au bord d’un hydravion rouge qui file vers le soleil. Les émotions sont intactes. La voix de Norieh est remplie d’une profondeur douce et rassurante. Elle est magnifiquement accompagnée par des musiciens qui soutiennent la sensibilité du chant. L’exploration musicale du dessin animé se termine par le morceau Tokini Ha Mukashinohanashi Wo, véritable ode aux souvenirs. Pauline rejoint la troupe sur scène et s’installe derrière sa harpe pour entamer le thème d’Arrietty. On enchaîne avec le morceau Country Roads issu du film Whispers of the Heart, qui sortira bientôt en France en DVD et Blu-Ray, mais malheureusement pas dans les salles obscures.
L’émotion est à son comble dès que retentissent les premières notes du thème du Tombeau des Lucioles. La beauté de l’interprétation au piano, alliée à la puissance des images du film, arrache quelques larmes aux spectateurs. L’espace d’une seconde, nous sommes quelque part entre Hiroshima et Nagasaki. Nous sommes tous un peu ces deux enfants qui cherchent à survivre. Nous sommes redevenus l’enfant qui, il y a longtemps, a vu ce film. Chacun reprend ses esprits avant d’être saisi par le chant de Norieh qui entame Mononoke Hime a capella. Elle est rejointe par Sally, Alex et Flo qui assurent des chœurs impressionnants. L’interprétation prend une dimension presque tribale grâce aux voix masculines. La salle se colore d’un atmosphère presque sauvage lorsque se poursuit l’exploration musicale de Princesse Mononoke. L’ambiance devient soudainement plus légère pour le dernier film mis à l’honneur : Mon Voisin Totoro. Le public claque des mains en rythme et chante à tue-tête « Totoro, totoooro« . Les musiciens se lâchent et retombent en enfance avec les spectateurs. Alex court dans toute la salle et saute avec sa guitare. Jean et Flo improvisent des jeux de mains aux allures de chorégraphies enfantines. Pauline revient sur scène pour serrer dans ses bras la grosse peluche Totoro qui trône à côté du piano. Le concert se clôt sur une longue standing ovation bien méritée. Entre imaginaire joyeux et mélancolie des souvenirs, le Neko Light Orchestra a su rendre un bel hommage au compositeur fétiche de Miyazaki, l’excellent Joe Hisaishi.
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