Dix ans. Dix ans que Nosfell arpente les routes de France et de Navarre avec son sourire élastique et sa musique venue d’ailleurs. Avec cette fête au Trianon, il nous a offert une remontée dans le temps et un voyage dans son espace onirique et poétique. Nosfell est avant tout un extra-terrestre, arrivé seul en 2004 d’on ne sait quelle planète, avec sa guitare et un sampler, et aussi une langue inventée de toute pièce, le klokobetz. Ce sont donc ces dix ans d’évolution, à rebours, qu’il nous a proposé ce soir-là, depuis un premier album qui avait à son époque crevé les baffles de nos radios. Personnage quasi-insondable, perché sur une patte lorsqu’il joue de la guitare, on se prend à s’étonner qu’il parle une langue intelligible.
Ce soir, Nosfell arrive sur scène avec un grand sourire, plein d’énergie et l’envie de fêter ces dix ans avec un public d’emblée conquis. Ce dernier a d’ailleurs déjà répondu assez favorablement au blues insondable de Csaba Palotaï en première partie.
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A rebours donc, Nosfell entame le concert par des chansons de ses derniers albums, en français (Cannibale) ou en anglais (Fathers & Foes) dans le texte. Tel un lion en cage, Nosfell bouillonne, lâche sa guitare qui, magie des samplers, semble douée d’une vie propre. « Ça fait du bien » dit-il après avoir entamé, l’espace d’une minute, une danse quasi tribale. Flanqué de trois musiciens excellents (claviers, batterie et guitare/machines), les morceaux alternent douceur et puissance complexe, découpés au millimètre. Tel un chef d’orchestre reptilien, Nosfell signale d’un mouvement du corps les transitions à ses acolytes. Rejoint par Olivier Koundour au violoncelle (qui accompagne accessoirement Emily Loizeau sur scène), le duo entame les premières notes de Children of Windaklo, morceau introductif de Pomaïe Klokochazia balek, l’album source, pour la plus grande joie d’un public enivré. Car c’est bien ce retour aux sources qu’il attend et c’est dans cet exercice que Nosfell est le plus convaincant. L’association vocale avec le violoncelle virtuose confine alors au génie. Réinterprétant à l’infini des morceaux comme Shaünipul grâce à une amplitude vocale hors du commun, doublée de capacités d’human beatbox, Nosfell déroule la quasi-totalité des titres de cet album.
Il terminera, torse nu, dans une danse effrénée quasi extatique. Le rappel ne comporte qu’une chanson, nouvelle, intitulée Coupé Noir, qui augure fort bien des dix années à venir, mais aussi du nouvel album à sortir le 10 mars. Le concert a été filmé par nos comparses de Sourdoreille, alors à vos écrans.
Csaba Palotaï
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Nosfell
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