Ce jeudi soir au Petit Bain, l’Afrique était au rendez-vous. La péniche accueillait pour l’occasion deux grands artistes de la musique traditionnelle africaine, Abou Diarra et King Ayisoba pour un concert unique à Paris.
C’est le malien Abou Diarra qui ouvre la première partie avec une joie pétillante et une voix cristalline. Il nous offre un set doux et entraînant peuplé de morceaux colorés aux teintes mélancoliques. On retiendra notamment le très joli Sabou et l’énergique N’dogoni, que l’on peut retrouver sur l’album Sabou. Abou Diarra est un virtuose du n’goni, instrument malien entre harpe et guitare. Il a appris la musique aux côté d’un maître aveugle et a traversé une partie de l’Afrique à pieds avec pour seul bagage son instrument. Abou Diarra mixe des influences jazz, reggae et blues pour en tirer un son dynamique et dansant, rempli de groove et de chaleur.
Après une courte pause, c’est le ghanéen King Ayisoba qui prend possession de la scène. Les musiciens portent une énergie folle, le King arrive sur la scène en costume vert-jaune-rouge, la tête ornée de dreads-locks, armé de son kologo (guitare traditionnelle). Sa voix est d’une richesse impressionnante alternant entre l’aigu et le grave sans transition. Les musiciens sont habités par la musique qu’ils nous proposent et c’est presque en transe qu’ils nous offrent leurs morceaux. Le son oscille entre l’highlife, les mélodies traditionnelles et l’afrobeat. King Ayisoba prend des accents de prédicateurs sur I Want To See My Father ou encore My Friend, My Friend. On se laisse complêtement emporter par les rythmes et les mélodies folles qui sont envoyés au plus profond des cellules auditives. Le magistral Wicked Leaders restera solidement vissé dans le crâne, et c’est le corps fatigué par la danse que les spectateurs quittent un Petit Bain encore vibrant des rythmes africains.
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