Allez encore une soirée live, encore un rendez-vous musical parisien. Quelques jours avant cette fameuse soirée au Divan Du Monde, j’avais reçu un message d’Yvan de Roy Music qui disait « Sois là jeudi vers 19h00 ça serait bien« . Que répondre ? Que faire ? Le soir même y avait d’autres concerts aux affiches alléchantes ou bien une petite soirée pizza-bière devant la télé… Ma curiosité devenait de plus en plus grande, je fouines un peu sur le net, je retrouves le flyer de la soirée et je lis « Hangar, Jil is Lucky, Vismets et des surprises« . Le premier groupe je connaissais pas mais Jil is Lucky et Vismets wahouu je mourrai d’envie de les voir en live ! Allez ni une ni deux, c’était décidé, on note en gros sur un tableau plein de post-it qui me sert d’agenda « Jeudi => Anniv Roy Music ! ».
Une petite bio s’impose avant de vous tartiner avec mon ennuyeux report : Roy Music est un label indépendant créé en 2005 par Rodolphe Dardalhon, Olivier Chini et Yvan Taïeb (Original non ? Ils adoptèrent le principe de l’acrostiche de leur prénom pour nommer leur label) Bon passons … Le but premier de Roy Music est de permettre à ses artistes de réaliser l’album dont ils rêvent. La société se plait donc à être le producteur qui garantit à l’artiste le contrôle artistique de son projet tout en assurant le développement de celui-ci, de façon totalement indépendante ou en licenciant les projets avec des Majors.
Revenons maintenant à nos moutons. Le plus bizarre dans cette soirée c’est qu’avant même que je rejoigne Franck au Divan Du Monde, j’avais tout le long du trajet une chanson d’Eiffel qui revenait sans cesse « Antichambre, photographe qui attend. Immortaliser, le visage de la connerie ambiante. Et c’ est le tout Paris qui jouit encore. Foule onanisme. Inferno telegraph to the hype. Inferno telegraph to the hype…« . Oui oui faut bien l’avouer, la foule, étaler sa vie et s’étaler comme une merde après, la hype attitude, les soirées … J’adore ça !
Vous commencez à vous ennuyer ? Déjà ? Bon OK, j’attaque direct le live report !
Yvan Taïeb, en maitre de cérémonie, vient nous présenter les groupes et surprise y a un groupe qui n’était pas marqué sur le flyer. Yvan dit qu’il a pris une grosse claque quand il est parti les voir en Norvège. Ma curiosité devient de plus en plus insoutenable ! Premier groupe : MODDI.
MODDI c’est Pål MODDI Knutsen, vingt-trois ans d’âge (outch je me fais vieux) et qui nous vient d’une île appelée Senja dans l’extrême nord de la Norvège. Un personnage charmant et captivant, je me suis cru carrément avec un enchanteur qui nous raconte des petites histoires magiques et féeriques, dommage je n’ai rien compris de ce qu’il disait, mais qu’importe j’étais déjà captivé par sa prestation. MODDI avec son pull en laine nous annonçant qu’à Paris c’est encore l’hiver, a emprunté l’accordéon de sa mère, volé une mandoline et avec sa belle guitare vint nous (me) remplir de bonheur.
C’était magique, j’étais complétement ailleurs, et j’avais cette même sensation que je ressens à chaque écoute d’un album de Sigur Ros ou d’Antony and the Johnsons, ailleurs c’est bien le mot, et totalement amoureux de cet univers envoûtant. Notons aussi la prestation plus que fascinante de la cello Ofelia Østrem Ossum.
En tout cas, MODDI c’est tout simplement captivant, apaisant, MAGIQUE !!! Je m’en suis pris plein la gueule que j’ai du mal à me remettre de cette claque norvégienne, à croire qu’une stupide envie m’est venue de jouer à « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette » avec un Viking …
On attend gentiment le prochain groupe quand soudain une horde d’hystériques (maman et papa y compris) viennent se coller devant la scène et comme un robot programmé, ils répètent sans cesse ces gestes « Siroter son verre de vin rouge puis on hurle un bon coup, siroter son verre de vin rouge puis on hurle un bon coup … ». Mon dieu c’était atroce. Ce que je craignais arriva, je suis passé d’un instant magique à un cauchemar horriblement cruel !
La cause de cet insupportable cauchemar est ce groupe au nom de Hangar. Oui c’est bien un nom de groupe malheureusement. Je cache ce qu’il me reste de face avec mon bonnet, tellement j’avais honte de moi, entouré par ces filles aux ongles des pieds vernis à la couleur chocolat et une attitude sensuelle et provocante. Génération hypitude ouais, Génération hypitude tu parles ! Mais foutez-moi la paix avec Hangar et leur pseudo rock-attitude. Je viens de m’écraser comme une merde, passant de MODDI à Hangar, mon dieu ce que ça fait mal.
Je suis con et aigri, mais mon esprit m’a empêché ce soir là d’apprécier ce groupe, malgré l’effervescence ressentie dans la salle. Bizarrement la musique de Hangar marche. Le groupe a déjà joué au Scopitone, au Baron, au Truskel, à l’UFO, à la Flèche d’Or et même à l’Olympia remportant ainsi le Tremplin Génération Réservoir. Mais rien n’y fait, impossible d’apprécier …
Une pause s’impose avant la suite avec les deux « tueries » de la soirée : Jil is Lucky et mes chouchous de la soirée le groupe de rock belge Vismets.
Être aussi ce soir là au Divan du Monde, était une occasion de voir Jil is Lucky en avant-première dans un show « intimiste », avant leur date à La Cigale. Un beau cadeau me direz-vous, d’ailleurs un grand merci à Yvan Taïeb pour l’invitation.
Jil is Lucky c’est la sensation folk du moment. Une ambiance assez « peace » qui détend. Je vous arrête net là, il est hors de question de rester calme sans bouger les pieds et les mains avec ce groupe, malgré qu’aux premières chansons, Jil et ses potes paraissaient très décontractés. Ce qui a mis le public dans l’ambiance de leur univers entre ballades folk et des montées sonores rock’n’roll.
Jil is Lucky et leur musique si charmante ont fait danse toutes les filles de la salle. Je ne suis pas une fille, mais j’ai dansé quand même … Puis la folie est offerte avec un sourire radieux ! Le groupe (et le public avec) s’envolent sur des chansons si entraînantes qu’elles ont électrisé la salle. J’aurais pas pu dire ça au début du show mais c’est sûr le reste de la soirée s’annonce bien rock !
Jil is Lucky ont ce que j’aime dans un groupe (rock ou pas) : Un chanteur décalé et des musiciens de qualité. Preuve ce soir avec le band de Jil les The Memphis deput(i)es : un claviériste/bassiste/chauffeur de salle du nom de La Vega (qui n’est que le grand frère, Julien Bensé), un talentueux bonhomme et son imposant violoncelle qui dotait les chansons d’un son si exquis, je nomme The Steamroller (aka Arnaud Crozatier, qui officie également au sein de Simple As Pop, Landscape …).
Le batteur The Black Rabbi (aka Antoine Kerninon, qui joue également avec Bensé et Carp) et le guitariste Superschneider (aka Steffen Charron, a également un projet solo : Simple As Pop) m’ont carrément rendu dingue pendant tout le concert. Un jeu scénique digne des plus grands et qui transpiraient ce putain de rock’n’roll !!!
Jil is Lucky est une claque qu’on aime recevoir de temps en temps.
J’ai à peine le temps de souffler un peu (chut on ne se moque pas des vieux), que vint le tour de mes chouchous, Vismets, du rock belge novateur et explosif. D’ailleurs, inculte comme je suis, on m’a chuchoté à l’oreille pendant le show que les frères Klein de Vismets ne sont que les cousins de John Stargasm, chanteur et leader de Ghinzu. Hé ben, moi j’ai à peine vu le synthé sur scène que j’ai aussitôt crié « Ghinzuuuuuuuuu ».
Brenda et Terminator joués, Vismets nous offre un morceau totalement hypnotisant.Wasted Party et son énergie incroyable met tout le monde d’accord, le rock belge c’est ce qu’il y a de meilleur aujourd’hui ! Surprise, on a droit à une reprise et pas n’importe laquelle : Arnold Layne des Pink Floyd, période Syd Barrett. Après écoute et un envol en plein rêverie musicale, je ne peux dire qu’une chose : C’est tout simplement géant !
Beaucoup répètent que Vismets sont les petits privilégiés de la scène rock belge. Parrainés par John Stargasm et son groupe, un look très travaillé, un chanteur qui passe du temps (beaucoup de temps) assis derrière un synthé à chanter comme … John Stargasm, Vismets avec tout cela ne peut pas ne pas plaire à tout le monde. Et pourtant …
Et pourtant, scéniquement parlant, c’est une tuerie ! Avec Cheap Sex, Vultures, Down In The City et Love Sex, Vismets confirment que la scène belge (et internationale) peut compter sur leur rock électro complétement enivrant.