La soirée est organisée par l’association Ecstatic Playground, qui promeut des groupes de musique électronique aussi créatifs que Photøgraph ou Woodbell.
Avec deux EP en poche, HR entame un set bercé de samples, de guitare et de cymbales. Synthés et table de mixage complètent le tout pour une montée d’adrénaline puissante, soutenue par des beats électro-pop efficaces. La salle se remplit doucement. La lumière forme une douche au-dessus des musiciens et les enveloppe dans une ambiance fantomatique. La guitare envoie ses notes acidulées alors que quelques spectateurs ondulent sur les rythmes frénétiques envoyés par les baffles. Les deux amis nourris à la culture geek proposent de belles lignes mélodiques enrobées de basses puissantes. Certains morceaux se colorent d’une dimension transe envoûtante.
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Les mélodies ont le mérite d’être jouées en live à la guitare, ce qui donne une certaine assise à la prestation. Les solos sont particulièrement intéressants et nous emportent sans effort. Des sons hip-hop sont revisités à la sauce dubstep, pendant que les riffs rock se transforment en électro-dance. Les styles se mélangent harmonieusement, portés par un son club assez punchy. Le duo nous emmène faire le tour de leur collection de disques et l’ensemble garde une cohérence et une fluidité déconcertante. Le corps bouge presque sans consentement sur des samples de rap scandés avec conviction. Ces gars sont des virtuoses en puissance.
Après quelques minutes de changement de plateau, la salle accueille Squid And The Stereo pour une prestation énergisante à souhait. Diane a mis une superbe robe à motifs noir et blanc, Goulwen a une chemise patchwork Fuck This Noise, Harold commence sobre comme à son habitude. Il lance le son et Diane s’avance accompagnée de la voix de Goulwen et son phrasé solide. Ils envoient du lourd dès le début avec des rythmes dup-step énervés. Les samples de la voix de Diane se font hypnotiques. Leur deuxième EP SIGMA est mis à l’honneur dès le début. Les instrumentations sont très joliment travaillées et donnent une nouvelle dimension aux morceaux. La couleur funky-house de la voix de la chanteuse se marie parfaitement aux gimmicks de Goulwen. La foule se fait plus dense et se laisse emporter par l’énergie de nos trois compères. L’ambiance aux notes transe glisse doucement vers l’acid-house et l’électro-deep avant de repartir et plonger dans les rythmes puissants d’Inside Noise. La voix de Diane retentit à travers la salle, la reverb’ la démultiplie pour la faire entrer à pas saccadés dans nos neurones.
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Les danseurs d’Amnesia s’avancent sur la scène et installent une ambiance magnifique. Leur visage est peint de lignes blanches, ils sont vêtus de T-shirts que l’on croirait dessinés par Keith Haring. Entre hip-hop et danse contemporaine, la prestation nous plonge au coeur de la démarche artistique du groupe, toujours avide de nouvelles collaboration. Diane rejoint les deux danseurs. Chacun d’eux derrière une épaule, on les imagine en ange et diable, contrôlant l’artiste. Ear Grind est lancé et Diane joue avec le public qui lui répond avec délice. Le groupe balance une fin de morceau à la Daft Punk. Ils nous ont envoyé Pitch Wheel en pleine figure, à grand renfort de basses et mélodies efficace. On lâche prise, on s’est mis à danser au milieu de la foule, sans pouvoir s’arrêter, car le son n’avait plus de limites. Tel un calamar, Squid And The Stereo vous saisit de se tentacules et vous enserre dans leur son si particulier. Venez les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes. Ils seront rappelés par le public pour une ultime prestation remplis d’une énergie étonnante.
Les Tambours Battants s’installent derrière les platines et durcissent le ton. Ils offrent un son sévère et ambitieux. Le déluge de beats de basses vous prend à la gorge sans préavis. Le son est d’une puissance impressionnante. Il est conçu pour frapper droit dans les viscères et vous fait résonner la cage thoracique dans une dimension organique. Les samples permettent de reprendre un peu d’air pour mieux se laisser désarçonner par le rythme endiablé des basses. Les gars sont en transe devant les platines et les cymbales électroniques et nous emmènent avec eux dans une ambiance chaleureuse. La techno envahit l’espace et vient solliciter chaque organe dans un medley adhésif et original. Le son est détourné, étiré et désynchronisé avec un plaisir non dissimulé.
On salue l’initiative d‘Ecstatic Playground qui réuni ces trois groupes talentueux pour une soirée riche en bonne musique et en créativité. À suivre attentivement.
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