Buggin’. Pas facile au premier abord de donner un sens général au nom de scène de ce groupe français. Du verbe to bug en anglais (quand le professeur parle, on se tait et on écoute!) buggin’ peut contenir plusieurs définitions: asticoter, rendre fou, embêter…
Ce duo parisien débarque fraîchement sur la scène électro avec un premier EP, The Other Way. Au final, une fois le disque arrêté on se dit que le nom était plutôt bien choisi, car selon les goûts et les humeurs de chacun, Buggin’ peut en effet, asticoter, embêter ou rendre fou.
Leur bio raconte un peu le virage à 180° pour ces deux anciens membres
du groupe hip-hop/funk de leur lycée. Alors que les Buggin’ encore arrangé d’une coupe afro sur la tête jouaient les beatmakers pour MC adolescents, ils se retrouvent aujourd’hui derrière leurs PC, mais cette fois, au service d’une musique électronique marquée par la plupart des acteurs de la scène française.
The Other Way raconte un peu leur histoire en somme. Une histoire entre funk et hip-hop remise au goût du jour grâce à la musique électro. Avec cet EP c’est plutôt un petit résumé qu’ils nous proposent, quatre morceaux (en attendant l’album!) qui lorgnent du côté de Daft Punk et Justice en insufflant une bonne dose de distorsions et d’énergie à l’ensemble.
Sur le premier titre qui donne aussi son nom à l’EP, on retrouve cette basse jouée en slapping qui donne tout son groove au morceau, accentuée par un bon gros beat house qui peut rappeler Let Love Rule de Justice.
Et l’influence de ces derniers se fait notamment sentir sur S.A.Y.S, gros tronçon du disque. Brute de décoffrage, la rythmique du titre se pose tout en retenue, n’oubliant pas de faire décoller nos chaussures de quelques centimètres au-dessus du sol sur chaque mesure. Lourd et hargneux contrastant avec une introduction aux faux airs de film de science-fiction.
Car Buggin’ c’est peut être tout simplement cette chose qui fait péter un plomb à la machine, soit le bug, et qui fait que la musique s’emballe et se lance pour ne plus s’arrêter.
C’est ainsi qu’on arrive à The Highrise autre morceau bien trempé dans l’électro pur et dur avant de revenir au funk avec Ain’t It Sunny.
C’est en reprenant avec une grande qualité tout ce que la scène électro française a fait de mieux que Buggin’ tire son épingle du lot, appuyé par un groove et une énergie omniprésente. Buggin’ risque de ne pas passer inaperçu.
Sortie prévue le 19 avril prochain.
