Troisième et dernier jour sur le festival et l’on sait déjà que c’était une très belle édition. La programmation du dimanche reste dans la même lignée avec des groupes actuels, originaux et pertinents.
On commence avec Tshegue qui met l’ambiance sur la scène Domino. Le groupe balance un son exigeant avec un aplomb impressionnant. La chanteuse Fathy Sy fait participer la foule. La musique s’inscrit dans la mouvance afro-punk avec un mélange de beats trap, de lyrics forts et de mélodies funk. Il y a une dimension sauvage dans l’interprétation. Les tubes de l’EP Survivor fonctionnent très bien et le public se laisse prendre au jeu.
Le Dôme s’éclaire avec l’arrivée de Polo & Pan. La foule compacte déborde largement le chapiteau et il semble que tout le festival s’est retrouvé devant le duo. Ils commencent tranquillement avec Cœurs Croisés. Le saxo se fait langoureux, taquiné par la flûte traversière, enveloppé d’électro planante. On retrouve les sonorités bossa-nova, particulièrement adaptées au dimanche après-midi. La foule se fait de plus en plus dense au fur et à mesure que le set plonge dans une ambiance plus house. Les beats se font plus intenses sur Cœur d’Artichaut, faisant basculer le concert dans une atmosphère festive et enlevée. La fin de set est bien punchy et électro à souhait.
En paralèlle, Arat Kilo, Mamani Keita et Mike Ladd mettent le feu au César Circus. Mélange d’afrobeat, d’éthio-jazz et de rap, le collectif agite les quelques irréductibles qui n’ont pas été avalés par le set de Polo & Pan. C’est joyeux, punchy et généreux.
On retrouve la scène Paris pour accueillir Juliette Armanet. L’artiste arrive en costume argenté devant une foule qui connait ses morceaux sur le bout des doigts. Elle débute, les lunettes de soleil vissées sur le nez, assise derrière un immense piano à queue. On se laisse emporter par Manque d’Amour, suivi de Carte Postale, et L’Indien dont la foule reprend en cœur les premières phrases. Le public danse, l’atmosphère est familiale. C’est presque disco, ça évoque les belles heures de la chanson française des 80’s. Un petit clin d’oeil à l’égo-trip des rappeurs ouvre Star Triste suivi de Cavalier Seule. Si la voix, un peu fragile, peine parfois à se faire une place au milieu des basses, la prestation reste sensible et fait plaisir à voir. Les spectateurs chantent à l’unisson sur L’Amour en Solitaire, ou devrais-je dire, comme Juliette, « l’amour en Solidays« . L’émotion est palpable sur A la Folie, on groove sans s’arrêter sur Loulou. Un superbe « Last Night the DJ Saved My Life » ouvre le fameux Samedi soir. Les réorchestrations sont originales et intéressantes, et la prestation démontre tout le talent de Juliette Armanet pour fédérer ses auditeurs.
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