Sicko, premier extrait du nouvel EP du groupe écossais The Fangs, me ramène directement à un souvenir, vécu il y a deux ou trois ans devant la scène d’un festival dont je ne me rappelle plus le nom et où jouait ce soir là le groupe Rinôçérôse. La fête était déjà bien entamée et moi aussi quand se mit en place le duo électro-rock de Montpellier. Impossible de vous décrire à quoi ressemblaient Carrié et Freu sur scène tellement la nuit était avancée et tellement le taux d’alcool m’avait fait régresser intellectuellement. Ce dont je me souviens du moins, c’est l’énergie dégagée ce soir-là par le groupe, les lumières vives qui m’aveuglaient et mon corps qui se mettait à gesticuler sans que je m’en rende compte. Et mon taux d’alcool qui grimpait, grimpait…
A la première écoute de cet EP, c’est tous ces souvenirs qui me sont remontés en mémoire. Pas étonnant puisque ce quatuor donne dans le même esprit electro/rock délavé bien arrosé de disco que ses voisins français (enfin, on dirait que The Fangs carbure beaucoup plus aux substances psychoactives que ces derniers). Mêmes riffs agressifs, même rythmique binaire explosive et la voix de The Queen, la chanteuse du groupe, qui laissent penser que si Sicko se cachait sous les traits de Bitch ou Fucky Funky Music, on n’y verrait que du feu ! Mais The Fangs distille une ambiance beaucoup plus cradingue et déjantée dans ses chansons (à l’image de AC/DC et de son chœur tout droit sorti d’un mauvais film d’horreur) que Rinôçérôse. Le tout mériterait l’appellation de « punk’n’wave », tellement le groupe cultive son image de rockeurs aux jeans déchirés, maquillage noir très The Cure pour le coup !
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Pas totalement du rock, ni totalement de la new wave, The Fangs ne choisit pas son camp et préfère ajouter au fur et à mesure dans son tube à essai, tous ses ingrédients au risque de tout faire péter. Et comme on pourrait s’en douter, effectivement ça pète ! Je t’adore, le deuxième extrait de cet EP, reste dans le même esprit que son prédécesseur, bien que plus calme avec un refrain en français pour le coup ! Les riffs sont gras, le synthé assure la ligne de basse et le tout sonne résolument 80’s ! Rétro et futuriste à la fois, The Fangs nous emmène faire un tour du côté de la fête et de la débauche, eux qui depuis 2008 ont déjà séduit des groupes comme Franz Ferdinand, Justice ou encore Santigold, en s’affichant à côté d’eux lors de premières parties remarquées.
En attendant la suite, on se reprend une bière, le regard dans le vide, à moitié flou, et on retourne dans la salle pour un bain de chaleur au contact de la foule. Ce soir c’est Sicko que l’on joue à l’intérieur.