StarCraft 2, ce nom résonne dans la tête de trop nombreux geeks depuis près de dix ans, voire plus. Le premier volet a été usé sur un peu trop de machines, avec ses add-ons et extensions pour lui redonner du souffle. StarCraft 2, la super-production de chez Blizzard au budget pharaonique, dont le lancement a été une orgie, avec des soirées dédiées, des évènements un peu partout, et des serveurs surchargés.
Ah pardon, je m’emporte, ma petite voix me ramène à la raison, ici on ne parle pas de jeux vidéos, et de pixels qui s’agitent, mais on parle de quoi ici alors? De musique? Ah d’accord, et bien ma foi, j’ai récupéré la version collector du jeu, avec une boîte pleine de surprises encore mieux que Kinder. Et il se trouve qu’il y a un CD de la bande originale. Et toc, donc j’ai le droit d’écrire sur StarCraft 2, sur la bande son du moins. Et je ne vais pas me priver.
A chaque jeu signé Blizzard, la bande son est de qualité, mais quand je parle de qualité, pour StarCraft 2 c’est du haut de gamme, avec un orchestre, avec des arrangements, avec du banjo genre western. Et mes oreilles fondent de plaisir.
On parle d’une bande son pour un jeu vidéo, nous avons donc le plaisir de savourer des musiques d’ambiance, d’atmosphère, et je crois que l’objectif est accompli.
L’ambiance Western Space-Opera transpire sur le morceau justement intitulé Public Enemy, et j’imagine le héros James Raynor, l’arme au poing dans les sables de Mar Sara, en duel avec un ennemi qui n’aura aucune chance, face au leader de la révolution. Non, ce morceau n’est pas consacré à une tapette intersidérale, mais à un guerrier aguerri, désabusé et surtout en soif de vengeance. Un homme quoi.
Wings of Liberty : thème au nom de la campagne du peuple Terran, morceau de 7 minutes, orgasmique interprétation par un orchestre avec chœurs, mais aucune voix. Et si avant le démarrage du jeu vous étiez un zombie blanchi grâce au bronzage sponsorisé par votre LCD, dès les premières notes vous serez un fier représentant des Terrans, prêt à aller déboiter du Zerg à la douzaine, prêt à traverser l’espace pour sauver les opprimé(e)s, en s’arrêtant pour faire un détour sur une colonie Zerg, histoire de faire le plein, et de manger un ou deux Tripe Zerg Whopper (on le sent non que les Zergs ils sont vilains?). Le morceau se sublime dans sa deuxième moitié avec une envolée lyrique poignante, suivie de notes au piano, et de violons. Oui c’est de la musique de jeu vidéo, mais mon petit cœur de fanboy est aux abois, et quand le final arrive, je troquerai bien ma souris contre un fusil de marine.
Je parlais des Zergs, une race insectoïde, qui parasite son environnement, au modèle calqué sur les abeilles, avec des reines, et des ouvriers. Un morceau intitulé The Hive lui est dédié, et on quitte complètement le registre orchestral ou encore le western pour un son électro, légèrement saturé, mais oppressant comme il se doit. On se sent prisonnier d’une alvéole, au fond de cette ruche, à regarder les ouvriers passer, guettant le moment où l’on sera assimilé, avec douleur et souffrance, bien évidemment. Le rythme se fait vite pesant, et on trouvera même certaines sonorités malsaines, tout à l’image du peuple qu’il représente.
Ah, j’allais arrêter, mais Fire and Fury vient de se lancer, et démarre sur des chœurs abyssaux. Surement des prières louant les morts au combat, tombés face à l’ennemi, l’arme à la main. La mort fait partie de la guerre, mon cher lecteur, et ce morceau leur rend un hommage, et me rappelle ces morceaux de Hans Zimmer, où l’on se surprend à mettre la main au cœur. Après le thème consacré au peuple Zerg, alors que mon cerveau a été plongé dans un état d’angoisse, on imagine trop bien les soldats défendant leur peau, jusqu’à la fin, face à ces créatures en supériorité numérique, les débordant de toutes parts.
Les morceaux dont la qualité varie entre le « Eh ben, ils se font pas chier avec leur orchestre » et le « OH MY F*CKING GOD! Give me a gun, a Zerg, and a beer » se complètent, conférant au jeu son statut de légende vidéo-ludique. Il est toujours agréable de voir que les oreilles du joueur ne sont pas méprisées, et qu’on accorde autant d’importance à l’ambiance sonore qu’à la technique. Blizzard offre la bande originale de ses jeux à chaque édition collector, et je vous avoue que c’est l’une des raisons qui me pousse à me les procurer.
C’est des pixels, je sais, oui j’ai une vraie vie je sais. Mais un jeu aussi bon, avec une bande son aussi jouissive, c’est un peu comme une gaufre à la crème avec plein de fraises dessus, et quelques paillettes de chocolat, juste pour les calories en plus, juste par gourmandise.
Allez, pour la classe, je cite une phrase de James Raynor tirée du premier StarCraft:
Well, I guess all I have left is to see this through. The Zerg have taken everything from me: my home, my family, my friends. I know that nothing I do can bring those things back, but I’ll be damned if I just sit on my hands and wait for the end. I want a piece of ’em, all right. I’m in.
On s’était quitté il y a douze ans, avec un premier jeu aux musiques remarquables, on remet ça en route aujourd’hui, pour le bonheur de chaque joueur sur cette planète. Et je ne mens pas, jamais, je ne suis pas lobotomisé.
PS: le jeu déboite, mais ici on teste pas de jeux. Je vous promets que vous perdrez des heures dessus, voir des vies.
Deuxième PS: Oui, je suis le genre de personne à écouter ce son en allant travailler après une nuit blanche sur le jeu, oui je suis fan.
- Wings of Liberty
- Public Enemy
- Heaven’s Devils
- The Deal
- Escape from Mar Sara
- Zeratul’s Warning
- The Prophecy
- I, Mengsk
- Better Tomorrow
- Card to Play
- The Hive
- Fire And Fury
- The Showdown