Désinvolt

Il y a des disques qui changent votre vie, qui vous ouvrent de nouveaux horizons musicaux. Des albums que vous écoutez en boucle pendant des jours et des jours et que vous écoutez toujours régulièrement 10 ans après les avoir achetés. Relationship Of Command d’At The Drive-In est de ces albums-là, de ces albums que l’on a toujours plaisir à écouter et redécouvrir.

At The Drive-In est un groupe de post-hardcore originaire d’El Paso au Texas, USA. Le groupe est composé de cinq membres : deux fous furieux au look de Jackson’s five, Cedric Bixler-Zavala au chant/hurlements et Omar Rodriguez-Lopez à la guitare et aux chœurs, (ils formèrent par la suite The Mars Volta) mais aussi de Jim Word à la guitare et aux chœurs, Paul Hinojos à la basse et Tony Hajjar à la batterie (ces trois derniers formèrent Sparta par la suite). Sorti en 2000 et produit par Ross Robinson, Monsieur néo métal, et mixé par Andy Wallace, rien que ça, Relationship Of Command est l’album qui donna à ATDI une reconnaissance mondiale. Mais c’est aussi l’album qui les fit splitter en 2001, à mon grand désespoir…

Tout au long des douze titres qui composent l’album, on retrouve tout ce qui fait le son d’ATDI, la complexité de la musique, le chant chanté/hurlé, la folie, l’énergie, la folie, la rage, la folie… Dès le premier titre Arcarsenal, le ton est donné, tout est déjà présent, la rage et la folie dans la musique et le chant et surtout cette complexité dans le morceau. On rentre dans l’album sans intermédiaire, c’est direct, brut de décoffrage. Avec Pattern Against User, on continue dans la même veine : énergie, rage, folie pour enchaîner sur One Armed Scissor, une des petites pépites que renferme l’album. Ce titre a un petit plus par rapport aux précédents : les chœurs, qui sont tout bonnement énormes. Le clip est à l’image du groupe, avec ses images épileptiques qui suivent la musique tout aussi épileptique. On a envie que d’une chose en l’écoutant, c’est de sauter dans tous les sens et de se jeter sur les murs.

Sleepwalk Capsules ne laisse pas le temps à l’auditeur de se reposer, à peine un petit passage plus calme dans le titre pour enchaîner sur Invalid Litter Dept. Ce morceau nous prend par surprise avec son intro tout en douceur et les premières lignes de chant posées avant de revenir aux fondamentaux d’ATDI : rage et énergie. Le clip digne d’un clip de Rage Against The Machine montre la conscience politique du groupe.

Les titres suivants sont dans la même veine. Et comme des fous furieux ne peuvent inviter qu’un autre fou furieux sur l’un de leur titre, ils ont tout bonnement invité Iggy Pop à venir pousser la chansonnette avec eux sur Rolodex Propaganda. La musique d’At The Drive-In sait se faire aussi plus calme, plus planante sur les titres Quarantined et Non-zero Possibility. L’album se conclut sur Catacombs, un autre petit bijou. Encore un morceau qui concentre à lui seul tout ce qu’est ATDI, un p*bip* de bon morceau qui déchire sa maman fait par un p*bip* de bon groupe qui déchire sa maman. Le seul regret que j’ai avec ATDI c’est de ne jamais les avoir vus en live.

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