Salut les mélo
Annoncé en 1995, le projet plus qu’ambitieux de Kalisia est disponible dans les bacs depuis quelques mois maintenant. Mais comme je découvre souvent les bonnes choses en retard, ben je publie à mon rythme (et tant pis pour les râleurs, de toute façon il n’est jamais trop tard pour découvrir les bonnes choses xp).
Découvert par le biais d’un magazine que je ne nommerais pas (mais qui est tout de même assez influent pour s’inviter dans The hémicycle français), la chronique de Cybion m’a laissé présager une bonne surprise. Quand un pote m’a fait écouté le cd, il y a quelques semaines, j’ai eu une période de flottement dans le non-être…
Ouep… Pas facile d’écouter une chanson de 71 minutes, aussi bien écrite soit-elle. Heureusement, ce n’est pas répétitif et même pas du tout, au contraire, ce qui fait qu’on a énormément de mal à bien suivre tout ça à la première écoute.
Indigeste, on pourrait le dire c’est pour ça qu’il faut le prendre en régime. Donc, les enfants, à vos pupitres (pour les habitués du prog, je les laisse déguster en solo, bon appétit : vous en aurez quand même besoin). La leçon du jour : Apprendre à déguster un concept album révolutionnaire. Et faites des efforts, ce n’est vraiment pas donné à tout le monde…
Tout d’abord, il ne faut pas se laisser effrayer par le cd, il ne mord pas. Par contre le packaging hypnotise : bel objet contenant deux galettes avec le carton glacé, travaillé. Toutefois, le pack aurait mérité d’être plus complet (plus d’artwork, explications du concept, etc…)
Après un premier regard prolongé et concentré (observez bien les détails, ce sont autant d’indices qui pourront vous guider ensuite), vous pouvez enfin sortir le disque de sa boite pour le placer dans votre lecteur. Doucement… Voilà. Avant d’appuyer sur Play, mettez le son à Burn : la bonne musique, ça s’écoute FORT pour profiter de tout !
Et justement, y’a plein à manger ! Pour les non-initiés, je vous recommande une première lecture en fond : allumez vos consoles de jeu, prenez un bouquin, comme vous voulez mais ne vous acharnez pas trop sur le plat pour éviter l’indigestion. Habituez-vous aux sonorités et prêtez seulement attention aux accroches. Une heure et quart plus tard, si vous avez apprécié, je vous laisse en reprendre. Si vous avez eu du mal à tenir le rythme, faites une pause de quelques jours pour digérer. Ensuite vous pourrez découvrir Cybion dans tout son art.
Passées les premières difficultés d’approche, on découvre dans sa totalité (ou presque, il va encore falloir quelques écoutes pour ça) une œuvre magistrale d’anticipation, donc de science fiction. Celle-ci raconte l’histoire, en quatre parties (vous comprendrez en jetant un œil à la tracklist), de l’apparition d’une race extra-terrestre intelligente qui pousse l’homme à se remettre en question. A vous de découvrir et d’apprécier la suite…
Coté réalisation, on a affaire à une œuvre death progressive complexe, le tout d’une technique très travaillée (tu m’étonnes ! 13 ans de gestation quand même…) avec une symbolique très précise que je vous laisse découvrir tout seul, ça fait partie du jeu.
De nombreux artistes ont soutenu le groupe dans ce projet et fait monter la richesse de l’album d’un cran supplémentaire. On retrouve ainsi plusieurs guests :
– Arjen Lucassen (Ayreon ; chanteur, et accessoirement modèle avec ses sagas Ayreon)
– Angela Gossow (Arch Enemy ; chanteuse)
– Paul Masvidal (Cynic ; guitariste soliste)
– Tom MacLean (To-mera ; guitariste soliste)
– Andy Sneap (producteur [c’est pas un groupe !] ; remixage des guitares)
– David Scott McBee (ex-Schock Opera ; chanteur)
– Christophe Godin (Morglbl ; guitariste soliste)
– Ludovic Loez (Supuration ; chanteur)
– Charly Sahona (Venturia ; guitariste soliste)
– Sonm (Forest Stream ; chanteur)
Et comme ce ne serait pas juste de vous présenter les guests et pas le groupe (mais revoyez un peu vos priorités, enfin…) Kalisia c’est un band montpelliérain avec Brett Caldas-Lima au chant, à la guitare et pour la programmation, Thibaut Gerard à la basse, Laurent Pouget au clavier, Laurent Bendahan à la batterie et Bruno Michel à la guitare.
Voilà, pour ceux qui se disent que c’est trop beau, je peux me faire l’avocat du diable et mettre quelques points noirs au menu :
– il y a beaucoup de notes. Ceci est l’argument des imbéciles qui ne veulent rien comprendre à la musique, et ne le répétez donc pas sous peine de pendaison publique ! D’autant plus qu’à l’écoute des solo, ponts et tout ça, c’est plutôt la cerise sur la gâteau…
– on comprend rien à la moitié des paroles. Euh, oui, en fait j’ai oublié de préciser que pour le concept, le groupe avait inventé la langue des extraterrestres (le Kal) en poussant très loin sur les recherches linguistiques. C’est plutôt un plus également. Vous vouliez dire le grunt ?!? Mais enfin, faites un effort !!
– Il n’est pas accessible. Voilà un point à approfondir : S’il était trop accessible, on appellerai ça de la pop, on l’écouterait (ou pas) à la radio et ça ne vaudrait pas le coup d’en parler. Se remettre en cause n’est pas toujours facile, mais c’est souvent comme cela qu’on progresse le mieux…
« Parfait » fait bien parti du vocabulaire français et c’est Kalisia qui vous le prouve ! Que dire de plus si ce n’est que c’est sans doute The album de l’année… Et je crains qu’il ne soit temps de vous laisser maintenant voler de vos propres ailes, mais retenez la méthode, c’est souvent celle qui marche…
A la prochaine révolution…
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