Ma première rencontre avec Ghinzu remonte aux Eurockéennes. Un concert au goût d’inachevé qui m’a pourtant permis de voir le potentiel du groupe sur scène. J’avais déjà trouvé leurs albums très bons, mais c’est une réelle claque que j’avais pris en live. Si bien que la coupure de courant au milieu de Do you read a fait grandir en moi une énorme frustration qui rendait l’attente jusqu’à ce 23 octobre encore plus longue !

18h30, direction le Zénith de Paris dans l’espoir de choper une place pas trop mauvaise. J’ai trop en mémoire le concert de The Killers quelques mois plus tôt où je m’étais retrouvé au dernier rang, n’y voyant quasi rien du spectacle.

19h, arrivée au Zénith. La salle est encore bien vide, tant mieux, à moi le 4ème rang, bien au centre, juste de quoi en prendre plein les yeux et les oreilles. Seconde bonne surprise, le public est très hétérogène. De 20 à 60 ans, je suis super impressionné par la mixité que réussi à réunir Ghinzu.

20h30, un We are sold out s’illumine sur la scène. Étrange cette façon d’annoncer que le concert est complet. Oups, autant pour moi, c’est le nom du groupe qui assure la première partie. Je me disais bien que c’était louche cette histoire. Un set très (trop) électro. Le public semble apprécier mais reste pourtant bien calme. Quand à moi, le jeu de lumière m’agace. Trop de spots. Trop de passages entre le jour et la nuit. Mes yeux ont du mal à suivre le rythme, et surtout, ça m’énerve de ne pas arriver à voir les deux gus qui s’agitent sur scène. Un I don’t want to have sex with you en guise de dernière chanson, on va pouvoir passer au vif du sujet.

21h, la salle est maintenant pleine à craquer, les cinq gars de Ghinzu prennent place sur scène avec en guise d’intro, Mother Allegra. Toujours aussi classes et sexy dans leurs costumes noirs, rien de tel que cette mélodie qui semble trainer pour faire monter l’excitation. Un doux piano, la voix sensuelle de John. Les dents serrées, on attend l’explosion. Celle-ci arrive avec Mirror Mirror, hurlements dans le public, le point levé, ça saute dans tous les sens, le ton est donné ! Dream Maker pour compléter ce trio gagnant, la soirée promet d’être agitée.

On continue avec Cold Love, un titre qui met toujours autant l’ambiance. « Mais c’est qu’ils sont chauds à Paris ! ». Le groupe semble s’éclater au moins autant que nous, alors enchainons avec Take It Easy. Le public est déchainé, pour la première fois de ma vie, j’en aurais envie de sauter sur cette foule et slamer encore et encore.

Mais pas le temps pour ça, c’est au tour de Dragon d’entrer en scène. Cette chanson va permettre à John Stargasm de nous montrer ses talents de danseur, et surtout son désormais célèbre déhanché à la Elvis ! Frémissement général dans la salle, ces demoiselles apprécient le spectacle.

Retour aux choses sérieuses avec un The Dragster Wave, qui se termine dans un 21st Century Crooners. Et dire que le concert ne fait que commencer ! « Y a t’il des belges dans la salle ? ». « On vous aime ! ». Une chose est sûre, le plaisir est partagé. Un drapeau belge sur le dos, John débute un détonnant Do You Read Me, et moi, je croise les doigts pour que la catastrophe ne se reproduise pas. Toute la salle est maintenant debout, l’électricité tient bon, parfait, le plus dur est fait.

C’est maintenant l’heure de la dédicace. Clin d’œil de John à ses parents présents ce soir, et pour l’occasion, ils reprennent Twist And Shout. Les bras se lèvent, tout le monde danse et chante. Simplement phénoménal. Devant cette bonne humeur générale, il est temps de faire participer le public. Chocolate Tube part dans les aigus : « Qu’est ce que c’est ? ». Les « OH OH ! » résonnent dans la salle.

Il faut croire que je ne suis pas le seul à avoir envie de plonger dans la foule en délire. Sur The End Of The World, du haut de la scène John s’y jette et slame, porté par le public. Retour sur la terre ferme pour The War Is Silent, et on enchaine avec Kill The Surfer. Debout sur le caisson de la batterie ou sur son clavier, John croit affronter les vagues.

Premier au revoir. De courte durée. Le groupe revient sur scène avec The Light, plus planante, presque apaisante. Mais c’est sans compter sur Greg qui s’empare du micro, hurle les paroles, jette sa guitare et tout ce qu’il peut trouver sur son chemin. Puis, guitare à la main pour la première fois du concert, John débute Mine.

Second au revoir. Mais on ne compte pas les laisser s’en tirer là, Ghinzu est bien forcé de revenir.

High Voltage Queen (The Reign Of) pour lancer ce nouveau rappel, et ensuite on passe à Blow. Ce sera la vraie dernière comme le commente John. Tout le monde reste debout, comme si on voulait encore plus montrer au groupe à quel point on a pris notre pied ce soir.

Face à ce Zénith complet, Ghinzu a su s’imposer, l’intensité n’a fait qu’augmenter au fil des chansons, et pourtant à chaque fois on aurait pu penser avoir atteint le sommet. Ils ont ainsi confirmé la bonne impression faite lors de notre première rencontre, et avec ce show, se retrouvent propulsés en tête de ma liste des groupes qui déchirent sa mémé en slip de guerre.

« A f***g great time » comme ils l’ont commenté sur leur page Facebook dès le lendemain. Vivement la prochaine !

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Photos : © Rod